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Du rock, du rock, du rock ? Où, quand, comment ? Dans les grosses usines que sont devenues les Arenas ou les Zenith ? Dans les SMAC ? Ne serait-ce pas plutôt dans les petites salles indés et underground que se joue l’avenir d’un genre pas si mourant que ça ? Chroniqueur chez Rock & Folk, Sacha Rosenberg a roulé sa bosse dans nombre de ces clubs qui égayent le paysage musical français. Il en connaît le quotidien, les coulisses, les équipes, les valeurs. C’est tout naturellement qu’il échange avec les directeurs, les programmateurs de ces lieux. Publié en 2022 en pleine pandémie, Derrière le bruit : l’âme des scènes rock en France coule de source, donnant la parole à ces passionnés.
Entretenir la flamme du rock hexagonal
Dans un climat covidien mortifère pour le secteur de l’industrie des spectacles et du divertissement, ces scènes locales entretiennent la flamme du rock hexagonal quoi qu’il advienne. Bus Palladium, Trockson, Fotomat, à Paris, à Bordeaux, à Lyon, partout sur le territoire, ces petites salles portent la bonne paroles rock, en mettant en avant les groupes et artistes locaux. Les responsables de ces salles, leurs programmateurs, possèdent une connaissance approfondie du rock et de ses évolutions.
Amateurs éclairés, véritables encyclopédies, aficionados enragés pour certains, tous se positionnent en véritables dénicheurs de talents : ils proposent aux jeunes musicos qui leur ont tapé dans l’oeil et dans le tympan un plateau où faire leurs premières armes, où lancer leur carrière. Parce qu’ils en ont marre d’entendre toujours la même soupe, pour ne pas utiliser un autre vocable plus fécal.
Une irrépressible pulsion de créativité
C’est eux que Rosenberg cite dans ces 192 pages illustrées de photos black and white magnifiques, gorgées d’énergie comme un énorme et irrépressible pulsion de vie et de créativité. Des croisés ? Il y a de ça. Chacun.e porte la bonne parole rock dans son lopin de terre, aux quatre coins de l’Hexagone. Avec le verbe haut, et une vision directe et sans filtre du secteur. C’est que chaque cité de France et de Navarre apporte sa propre couleur musicale, ses influences, ses spécificités, privilégiées par ces lieux culturels souvent méconnus du grand public, mais essentiels à la vitalité d’un genre qui prolifère dans nos vertes provinces.
Accueillir des artistes de renom, offrir une scène aux talents émergents : dignes héritières des CBGB et autres Whiskey a Go Go, les petites salles gauloises fonctionnent dans les deux sens, pour initier divers publics, connaisseurs et néophytes. Sans elles, ce serait le désert. Avec la fonte des subventions accordées aux assos et autres institutions officielles dédiés à la culture, ces safe spaces culturels seront bientôt les seuls bastions debout pour mettre en orbite les jeunes talents rock dont notre pays ne manque guère, qui végètent au fin fond de villages et ne demandent qu’à exploser à la face du monde.
Raison de plus pour valoriser, diffuser et encourager leur mission qui a tout d’un sacerdoce.
Et plus si affinités ?
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