Visible Cloaks : Lex (Rvng Intl.)
Sur tous les formats, le duo de Portland a pulvérisé la concurrence au sein des musiques électroniques en 2017. Avec ce mini-LP fraîchement sorti, pas de grande révolution, juste la continuité de l’album Reassemblage. Inédit pour beaucoup, ou sous influence pop synthétique japonaise pour les plus éclairés, le son et les voix de Visible Cloaks s’orientent ici franchement dans la direction d’un nouveau langage universel. Souvent accompagnée des visuels de Brenna Murphy, cette musique semble explorer de nouveaux territoires tout en étant incroyablement sécurisante pour l’auditeur.
Aussi aventureuse, mais beaucoup plus chaotique, cette deuxième sortie officielle de Klein, ne propose rien de moins que d’exploser nos convictions sur la soul music en 2017. Identité lo-fi et bruitiste revendiquée avec allure, disque-collage frisant le brouillon, challenge pour l’auditeur. Ce maxi rappelle les premières sorties indomptables de Hype Wiliams. Cet automne, un live parfaitement maîtrisé lors de l’indispensable festival flamand Le Guess Who, aura suffi à Klein pour être une des artistes à suivre en 2018.
Kamasi Washington : Harmony of difference (Young Turks)
Désormais installé et courtisé dans le petit monde des musiques qui comptent, le saxophoniste prodige botte presque en touche avec ce ep, une commande du Whitney Museum of Art de New York. On peut toujours relativiser l’importance d’une telle sortie surtout après son monumental triple album de 2015. Mais voilà, Harmony of difference se révèle être le baume essentiel de cette année tumultueuse. Six titres forment ici un kaléidoscope où se mêlent sans effort mélodie, plage de spiritualité ou groove orchestral toujours imparables.
The Beacon Sound Choir : Sunday Songs (First Terrace Records)
Le projet a pourtant été couvert et apprécié jusque dans nos contrées. Il n’a sans doute pas créé l’événement attendu. Session de rattrapage donc, pour cette idée de Peter Broderick : enregistrer une chorale, des chants, avec anonymes ou personnalités reconnues (Alela Diane est ainsi de la fête). Au-delà de la performance ou de la récréation, de l’implication des professionnels ou des débutants, ce sont encore des sons de Portland (Oregon), alliant originalité et spontanéité, qui marquent cette année nos oreilles. Sans compter une relecture ambient de Machinefabriek, qui ajoutera une touche de singularité à cette charmante idée.
Ariel Pink : Another weekend (Mexican Summer)
Si son dernier et souvent inspiré album Dedicated to Bobby Jameson sera un peu juste pour les podiums de fin d’année, il est toujours impossible d’oublier Ariel Pink. Son talent de songwriter, son attitude d’apparence farfelue mais à l’épreuve de toute récupération mainstream ou indie-chic, continuent de briller sur ce 45t dont il serait bien dommage de se priver. Un véritable petit classique pop et une chanson qui parlera au plus grand nombre.