Il y a cinquante ans, il tirait sa révérence pour rejoindre le club des 27 depuis une baignoire parisienne : nous sommes le 3 juillet 1971 et Jim Morrison vient de mourir… mais de quoi ? C’est la question centrale du documentaire Jim Morrison, derniers jours à Paris.
De rock star à poète maudit
Une énigme autant qu’un prétexte pour le réalisateur Olivier Monssens qui cherche à comprendre pourquoi le chanteur iconique des Doors a fui les USA et la célébrité, pourquoi il a finalement opté pour une carrière de poète maudit alors qu’il s’imposait comme une rock star.
C’est un Morrison bouffi par l’alcool que nous découvrons errant dans les rues de Paris, d’un bar à un autre. Il fréquente Angès Varda et Jacques Demi, lit Rimbaud et Baudelaire, apprécie l’anonymat européen, ne veut plus qu’on l’aime pour son physique, mais pour sa poésie.
Une lente décomposition
Dans son sillage, Pamela Courson, sa compagne avec qui il entretient une orageuse et très libre relation, et puis les potes du Rock’n Roll Circus, des rencontres de passage … et l’ombre d’un certain Jean de Breteuil, dealer des stars et de la jet set.
Les témoignages s’enchaînent qui évoquent cette période parisienne, une lente décomposition au lieu de la résurrection espérée, ces derniers instants, la cause probable d’un décès dont la police se désintéressa, un enterrement express, une tombe honorée par les fans …
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Une évidence plus qu’une énigme
Touchantes, ces images confrontent la lente agonie d’une génie rongé par son talent et la construction d’une légende née d’ultimes instants mystérieux. Une fatalité à l’œuvre jusque dans la mort de Pamela qui s’est elle-aussi consumée.
L’analyse de Monssens dénude l’idole, montre un homme dans sa simplicité. Restent les mots, une plume, un style, une désespérance évidente également, et un rendez-vous inévitable avec la Mort, non comme une énigme mais une évidence.