Qui dit volleyball dit corps musclés et longilignes, beaux mecs bronzés sur la plage, filles en bikini, détente et ressort, … une parfaite pub pour le jeunisme à tout crin sous le soleil des mers tropicales, avec ses parfums de vacances et de farniente. C’est oublier que ce sport est une dimension olympique, qu’il se pratique en équipe avec des règles parfois complexes … et qu’on peut le pratiquer assidûment et avec ardeur sous des climats beaucoup moins cléments … et jusqu’à un âge canonique. Dixit Les Optimistes.
Une joie de vivre hors du commun
Arthrose, problèmes respiratoires, hanches brisées, cancer, mémoire qui flanche, ces adorables dames du Nord comme nous tous subissent les atteintes du temps. Mais elles refusent de s’y soumettre. Et c’est là toute la force du documentaire de Gunhild Westhagen Magnor. Attendrissant ? Fausse impression. Ces ladies luttent, à chaque seconde. Contre la solitude, contre la souffrance, contre la mort. Avec philosophie, avec bon sens, avec humour, avec élégance, dignité, et une joie de vivre hors du commun.
Certes elles mesurent à chaque minute les difficultés grandissantes qu’impose un corps qui échappe. S’asseoir sur un tabouret trop haut, démouler de petits gâteaux, ranger une pièce, déménager pour laisser la maison devenue trop grande aux enfants et leur marmaille, vivre auprès d’un conjoint dont on sait tout, vivre sans un conjoint trop tôt disparu … s’effacer tranquillement pour laisser l’avenir prendre sa place ? Que nenni, une fois sur le terrain, ces fortes têtes, car elles ont toutes un caractère bien trempé sous leurs airs fragiles, ne lâchent rien.
Garder sa place dans la société
Le geste redevient sûr, précis, le dos se redresse, la voix se raffermit, le regard se fait perçant … certaines sont d’anciennes pros, d’autres des amatrices éclairées, quelques unes des néophytes, … pour rien au monde elles ne rateraient une séance. Et celles qui sont souffrantes assistent autant qu’elles le peuvent aux entraînements sur le banc de touche, fidèles au poste. Ce projet de match, nous les voyons l’orchestrer de bout en bout, minaudant malicieusement quand elles découvrent le visage de leurs adversaires, mais chaussant les skis sans sourciller quand il s’agit d’aller travailler endurance et souffle.
Voici qui tranche avec la vision pathétique d’une vieillesse qui n’en finit plus de s’apprêter à mourir dans des hospices conçus comme des antichambres de l’au-delà. Le documentaire colle à une réalité : le vieillissement des populations occidentales, et la manière de gérer ce quatrième âge non plus comme une fatalité mais comme une strate d’existence supplémentaire qu’il convient de négocier en gardant sa place dans la société, comme acteur et non comme fardeau. A ce jeu, ces charmantes vikings sont très fortes, conscientes de leur situation mais combatives ô combien. Une parfaite illustration du proverbe : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !»
Et plus si affinités
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