Aujourd’hui, ce sont de discrètes septuagénaires dégustant des sushi au restaurant, mais en 1960 elles furent le symbole de la résurrection nippone à l’international : Les Sorcières de l’Orient revient sur l’histoire de ces sportives exemplaires, ouvrières le jour, volleyeuses la nuit, qui incarnèrent l’espoir d’un pays renaissant littéralement de ses cendres.
Une revanche flagrante
Superprosant témoignages, films d’archives et extraits de mangas animés, Julien Faraut revient sur la légende des Sorcières de l’Orient. Issues du monde agricole ou ouvrier, ces jeunes filles, sous la conduite d’un entraîneur particulièrement exigeant, enchaînèrent les victoires, mettant à genoux jusqu’à la redoutable équipe soviétique durant la finale des Jeux Olympiques de 1964.
Une revanche flagrante pour le Japon qui aurait dû recevoir l’édition 1940 des JO. Grand perdant de la guerre, atomisé à Hiroshima et Nagasaki, le pays comptait sur l’occasion pour signifier les changements politiques et économiques à l’œuvre dans cette société très traditionaliste. Ce furent les Sorcières qui imposèrent cette nouvelle image au monde entier.
Un mythe national
Leur recette : un travail acharné, des heures et des heures d’entraînement, l’oubli de la douleur et de la fatigue, une discipline quasi-militaire, un mental d’acier, une complicité, une complémentarité de de tous les instants. Et la progressive prise de conscience de leur pouvoir sur le terrain, au fur et à mesure des victoires.
Peut-être aussi leur humilité, leur effacement, leur sens du groupe, l’équilibre entre individualités et mise en commun des potentiels : pas d’égo ingérable dans cette équipe, mais de la constance, de la jugeote. Autant d’atouts que le réalisateur met en évidence pour comprendre comment cette aventure a engendré un mythe national.
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L’ahurissement de la victoire
La confrontation entre la réalité de ce parcours et la légende qu’elle a engendrée, alimentée par les reportages, les fictions, est particulièrement pertinente. On s’attache très vite à ces joueuses d’une rare simplicité, encore étonnées de ce qu’elles ont vécu, de ce qu’elles ont représenté pour toute une génération.
La restitution des ultimes minutes du match contre les Russes donne à ressentir une vibration toute particulière, la concentration intense, le désir non de vaincre mais de marquer LE but décisif, l’ahurissement de la victoire dans l’enthousiasme général. Et comprendre soudain qu’ensemble, on a accompli un exploit, un geste unique. C’est peut-être ce qui singularise le plus ce documentaire sensible et juste.
Et plus si affinités
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