Cette semaine tournons nos regards vers le nord de la France et la Piscine de Roubaix. Cette dernière propose une exposition dédiée aux œuvres du peintre Braïtou-Sala. Tunisien d’origine, Albert Sala débarque à Paris en 1901 pour y suivre des études à l’Académie Julian ; il s’y impose comme portraitiste. Et c’est comme portraitiste qu’il va conquérir la haute société parisienne de l’Entre deux guerres.
Acteurs, chanteurs, célébrités ou aristocrates, c’est le Tout Paris mondain qui défile dans son atelier pour y être représenté. Ses tableaux séduisent l’hebdomadaire L’Illustration dont ils font souvent la une, représentent la France dans plusieurs Expositions Internationales aux côtés de Picasso, Braque ou Dufy. Artiste à succès, Braïtou-Sala décrit pourtant un univers à la veille de sa déchéance, sur le point de sombrer dans la tourmente.
Visages d’enfants, déesses modernes, auto portraits, ses œuvres portent la mémoire d’une élégance surannée propre à cette période révolue. Entre Fitzgerald et Bourdet, ses figures pourraient évoluer dans le monde de Gatsby le Magnifique. Un regard pourtant marque par son innocence : celui de son neveu « Yoyo » qui bientôt mourra en déportation comme une partie de la famille du peintre.
Braïtou Sala ne s’en remettra pas, quittera progressivement le devant de la scène artistique. Sa peinture était faite d’une légèreté trompeuse que l’horreur de la guerre avorta. Restent ces souvenirs d’un temps révolu, vécu comme le rêve d’une perfection, une sorte d’idéal moribond.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur l’exposition Braïtou-Sala (1885-1972). L’élégance d’un monde en péril, consultez le site de La Piscine à Roubaix.