Avec l’expo Goya, la Pinacothèque de Paris pose la question du rapport de l’artiste à la modernité. Avec la rétrospective Brueghel, elle applique cette question de la modernité sur plusieurs générations d’artistes issus d’une mêle filiation et qui en transmettant un patrimoine culturel et créatif, le font par ailleurs évoluer.
Un arbre généalogique nous permet dés le début du parcours de situer les différents membres de ce clan et de les rattacher à une période donnée. Suivent une succession de salles où les tableaux et les dessins, petites pièces ou grandes surfaces, se succèdent pour mettre en évidence la métamorphose du trait, les changements chromatiques, l’évolution des perspectives, la finesse grandissante des détails, le renouvellement des thèmes.
Mises en regard avec les œuvres d’autres peintres dont Jérôme Bosch, les toiles exposées laissent la part belle à l’observation du quotidien des artistes, scènes de village, paysages de campagne qu’ils placent comme cadre à des scènes bibliques telle ce Massacre des Innocents où nous observons les soldats en queue de convoi uriner sur la route tandis qu’en arrière plan, leurs camarades de troupe commencent à égorger des enfants.
Visages contractés, trognes rougies par l’alcool et la vie des champs, costumes bigarrés de paysans, les Brueghel se détachent des sujets nobles et religieux pour montrer les personnages qui les entourent au quotidien dans les campagnes avec une grande exigence. Naturalistes ? En tout cas observateurs, scrutateurs même, jusque dans ces natures mortes qui marquent l’entrée de la dynastie dans le XVIIème siècle classique, l’adieu au XVIème humaniste et concluent le parcours de leurs couleurs éclatantes, tulipes ourlées, fleurs voluptueuses, où des insectes sommeillent, ivres de nectar, repus de pollen, empoisonnés de parfums.
Et plus si affinités
À la Pinacothèque de Paris, du 11 octobre 2013 au 16 mars 2014
http://www.pinacotheque.com/no_cache/fr/accueil/expositions/aujourdhui/la-dynastie-brueghel.html
