6 octobre 1789 : contraints par la populace à rallier Paris, Louis XVI et sa famille abandonnent Versailles. Le magnifique palais de Louis XIV sombre dans la torpeur tandis qu’œuvres et mobilier sont dispersés, placés au Louvre, vendus. Il faudra attendre le règne de Louis-Philippe pour que le château embrasse sa nouvelle carrière … de musée national. C’est cette mutation méconnue que l’exposition Louis-Philippe et Versailles retrace.
Orchestré par Valérie Bajou, conservatrice en chef du château, scénographié par Hubert le Gall, le parcours évoque à la fois le projet et son application dans les murs même de l’édifice. Désireux de réconcilier les Français après 40 ans de soubresauts politiques, le Roi Bourgeois façonne Versailles comme un miroir de l’Histoire, un hommage « À toutes les gloires de la France » ainsi que l’affirment les frontons du pavillon Dufour ou de l’aile Gabriel.
Salles d’Afrique, des Croisades, des États-Généraux, du Sacre, 1792, 1830, Empire, galerie des Batailles, … le tracé s’étend sur deux étages pour dévoiler des ensembles tout juste restaurés, particulièrement impressionnants. Articulées autour du bâtiment central qui continuait alors d’abriter les appartements royaux, ces ailes déploient le fonction muséale du lieu, comme une invitation à la cohésion patriotique.
Elles déroulent leurs tableaux telles un immense livre d’Histoire, orné d’illustrations magistrales, de tableaux épiques rendant hommage aux héros nationaux, depuis l’aube des temps jusqu’à l’avènement du dernier souverain de France qui pose en majesté devant la grille du palais avec ses fils, pour ancrer l’avenir. C’est la logique de cette démarche politique qui affleure dans l’exposition, qui en fait le sel.
Ressuscité par Louis-Philippe pour préserver la mémoire du pays, Versailles fait de nouveau corps avec sa destinée … une osmose toujours à l’œuvre puisque le château constitue désormais un fleuron culturel incontournable, prisés par les foules (7 700 000 visiteurs en 2017 selon le journal La Croix) et véritable emblème de l’Histoire de France : inenvisageable aujourd’hui de visiter notre beau pays sans parcourir le palais. Louis-Philippe avait décidément vu juste
Et plus si affinités :