«Paris la nuit c’est fini. Paris va crever d’ennui. Paris se meurt rendez ses nuits blanches !» Ah le beau refrain désespéré entonné par Manu Chao et la Mano Negra dans « Ronde de nuit » ! On pourrait être surpris, Paname étant réputée noctambule. C’est sans compter avec l’exposition Les Nuits parisiennes organisée par l’Hôtel de Ville, qui pour le coup justifie avec force preuves les lamentations du combo rock alternatif.
En quelques trois cents tableaux, affiches, photographies et archives en tous genres, ce sont trois siècles de fiestas lutéciennes qui déroulent leur magie effrénée de salle en salle, depuis les allées du Palais Royal au XVIIIeme siècle jusqu’aux discothèques des 80’S, Palace en tête. Entre les deux, le Bal Mabille, les théâtres du Boulevard du Crime, le Moulin Rouge, les boites de jazz de Saint Germain des Prés, La Coupole, les cafés de Montparnasse …
Le tout animé par les amuseurs, les musiciens, les cocottes et les chanteuses de cabaret, les bateleurs, les prostituées et les intellectuels, tout un univers parallèle, fascinant, entre plumes, strass et sueur, plaisirs et souffrance. Sans compter l’action de la police, de l’éclairage public, des transports en commun … les métiers du spectacle … bref c’est tout un microcosme qui déploie ses compétences dans les ténèbres, réinventant et encadrant l’industrie des divertissements, tentant d’en contenir les débordements.
Car la nuit encourage les dérives, favorise les excès tout comme elle porte l’évolution des mœurs. L’émergence des boites gay à l’heure du disco servira d’oriflamme à la reconnaissance des droits homosexuels, après que la déferlante yéyé et rock ait présidé à la libération sexuelle des 60’s. Les nuits parisiennes ont engendré cette bouffée d’oxygène, tout en amusant les foules venues du monde entier pour respirer ce parfum de folie, cet émerveillement que le cinéma a chanté de film en film, avec un amour inconditionnel.
Et plus si affinités
https://quefaire.paris.fr/38620/les-nuits-parisiennes-du-palais-royal-au-palace