
À la Fondation Cartier, l’artiste colombienne Olga de Amaral invente un monde où le textile engendre une véritable méditation révolutionnaire. À travers près de 80 œuvres, l’exposition révèle une forme d’art vivant, tissé à la feuille d’or, imprégné de la richesse des traditions précolombiennes et modernistes. Une poésie matérielle que l’artiste transcende en sculptures monumentales, où s’entrelacent passé et présent, tradition et innovation.
Repousser les limites du médium textile
Depuis les années 1960, Olga de Amaral repousse les limites du médium textile. Formée à l’Académie des Arts de Cranbrook aux États-Unis, l’artiste fusionne les principes modernistes avec les savoirs ancestraux de son pays. Par le biais de techniques millénaires – tissage, nouage, entrelacement – elle transforme des matériaux simples, comme le lin ou le coton, en œuvres d’une richesse émotionnelle et spirituelle inouïe. Son travail dépasse les frontières de l’art décoratif pour s’imposer dans le monde de l’art contemporain, affirmant une puissance d’expression rarement vue dans l’art textile.
Abstraction géométrique et artisanat traditionnel
La couleur, dit Olga de Amaral, est son « langage inconscient ». Elle vit cette couleur, elle la touche, la tisse dans l’âme de ses créations. Que ce soit avec la feuille d’or, l’or palladium ou la soie, l’artiste donne vie à des surfaces qui semblent respirer, se mouvoir. Son approche fait dialoguer abstraction géométrique et artisanat traditionnel. Ses oeuvres nous invitent à une contemplation sans fin, un voyage intérieur où la forme et la matière se dissolvent dans l’infini.
Redéfinir l’art décoratif
Cette rétrospective est une célébration de son apport essentiel à l’art textile des années 1960-1980. L’artiste, par ses œuvres ambitieuses, redéfinit l’art décoratif et remet en question les normes établies. Ses créations, à la frontière entre l’art abstrait et l’artisanat, résonnent avec les dynamiques de l’avant-garde post-Seconde Guerre mondiale. Par cette exposition, la Fondation Cartier réhabilite ce medium longtemps sous-estimé, dévoilant l’impact de l’œuvre d’Amaral dans l’histoire de l’art contemporain.
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