Cette semaine, faisons un voyage dans le temps, retournons aux grandes heures de Versailles quand y régnait le Roi Soleil. Désireux d’affermir cette monarchie absolue dont il était le dépositaire, Louis XIV instrumentalisa la Cour pour en faire un outil de propagande aussi bien qu’un showroom de son pouvoir. Tout participait à ce faste, la famille et les favorites du monarque comme l’architecture et les jardins de son palais, sa ménagerie ou ses spectacles. Ce sont ces deux aspects que nous explorons aujourd’hui au travers des expositions Les Animaux du roi et En scène !.
Les Animaux du Roi – Château de Versailles
Direction Versailles et son somptueux palais où, au temps du Roi Soleil, l’animal occupait un rang essentiel. On pense bien sûr aux chevaux et aux chiens de chasse, plutôt utilitaires. C’est oublier les animaux de compagnie qui envahirent les salons, chiens de manchons, chats de race, oiseaux des îles, singes… Décoratifs, exotiques, ils permettaient de tromper l’ennui des aristocrates, s’intégraient au quotidien, participèrent de l’émergence d’un attachement dont témoignent la Princesse Palatine ou la Pompadour.
Et puis, il y a la Ménagerie royale, qui accueillait les animaux sauvages offerts par les puissances étrangères. Des cadeaux diplomatiques de prix, preuves de la reconnaissance de la France à l’échelle mondiale, des espèces étonnantes qu’artistes et scientifiques étudièrent avec application. L’exposition Les Animaux du Roi met en avant peintures, tapisseries, gravures immortalisant ces animaux, ravive le souvenir de la Ménagerie aujourd’hui disparue, du bosquet du Labyrinthe décoré de statues animalières inspirées par Ésope.
En scène ! – Musée du Louvre
Quittons Versailles pour Le Louvre, lui aussi palais royal devenu musée, qui met en valeur une autre activité incontournable de la cour : les spectacles. Des véritables féeries orchestrées par Molière et Lully, qui chantaient ainsi les louanges d’un souverain prompt à jouer la comédie, chanter et danser en majesté. L’exposition En scène ! se concentre sur la flamboyance des costumes alors utilisés, dont il ne demeure d’autres traces que les dessins issus de la collection Edmond de Rothschild, les vêtements ayant été détruits par le temps.
Une centaine de modèles orne ici les murs d’un parcours dédié aux parures de fêtes et de ballets. Ces planches témoignent de l’audace créatrice des costumiers du Grand Siècle, des artistes célèbres comme Le Primatice ou Jean Berain pour ne citer qu’eux). Dieux, nymphes, monstres, héros, monstres, démons, le merveilleux côtoie l’exotique, cavaliers turcs, danseurs égyptiens, princesses orientales… Le visiteur découvre ainsi les particularités d’un genre représentatif spécifique, ainsi que les différents types de divertissements qui animaient la Cour, mascarades, opéras, ballets.