Cette semaine, focale sur deux monuments de la littérature française. Opérant sur la première moitié du XIXeme siècle, Balzac ancre les fondamentaux du réalisme d’une manière magistrale ; Proust, lui, clôt le centenaire en annonçant les mutations du roman moderne. Deux expositions IRL en vrai dans la vraie vie mettent ces génies en lumière de façons inédites et comme en regard, pour interroger l’incroyable impact que ces deux auteurs ont eu sur leurs contemporains et sur les créateurs futurs.
Le Chef d’oeuvre inconnu – Entre génie et folie – Maison de Balzac
Il revient donc à la Maison de Balzac d’honorer son illustre habitant en revenant sur le mythique Chef d’oeuvre inconnu. En évoquant les mystères de la peinture, Balzac s’interroge sur la puissance de captation et de restitution du réel que possède l’artiste, qu’il soit peintre, sculptuer, auteur. Cette thématique court dans toute la Comédie Humaine, mais dans ce livre plus spécifiquement, il prend une dimension mystique qui a marqué les esprits au fil des siècles.
L’exposition revient notamment sur les illustrations réalisées par Picasso pour l’édition de 1926 ; elle met aussi en avant les adaptations cinématographiques de cette fiction en passant au crible La Belle Noiseuse de Jacques Rivette datée de 1991. D’autres peintres sont également cités et analysés, qui ont choisi le roman de Balzac comme source d’inspiration et de réflexion. Preuve que ce texte énigmatique continue d’impressionner et de questionner.
Marcel Proust, un roman parisien– Musée Carnavalet
Direction le Marais pour rallier l’exposition du musée Carnavalet – histoire de Paris afin d’y découvrir Marcel Proust, un roman parisien. Né il y a 150 ans, l’auteur a ancré ses récits dans la capitale dont il a décrit la haute société par le menu. C’est sa connaissance des cercles culturels, des habitudes de la haute société qui est ici mise en exergue, cartographiée avec précision. Homme de réseau, Proust évoluait dans des univers emblématiques qu’il a placés au cœur de ses œuvres.
Et qu’il a parfois magnifiés, justifiant ainsi de sa vocation d’écrivain. C’est cette révélation que l’exposition retrace, au travers de documents, tableaux, archives, souvenirs, extraits de textes. Au sein de ce voyage, la chambre de Proust, lieu intime où il a créé ses livres, réceptacle de sa mémoire, de ses observations, de ses imaginations. Une pièce perdue dans la capitale, mais qui est devenue le centre même d’une œuvre absolument monumentale.