Alors qu’on célèbre le bicentenaire de la mort de Napoléon, les expositions fusent pour revenir sur le parcours hors normes du Petit Caporal. Hors normes ? c’est sans compter avec la figure divinisée des empereurs romains, qu’il convient de mettre en parallèle. Ce qui nous vaut un saut de puce depuis les Invalides jusqu’à Nîmes et son musée de la romanité.
Napoléon n’est plus – Musée de l’Armée
Il décède le 5 mai 1821 sur l’île de Sainte-Hélène. A 17h49, l’Empereur ferme les yeux à la vie pour embrasser l’éternité et sceller sa légende. Adulé et haï, respecté et craint, glorieux mais redoutable, ce héros des temps modernes, terrassé par un cancer de l’estomac, meurt dans son lit, entouré de ses derniers fidèles. Qui l’eût cru ? Très vite on parlera d’empoisonnement, les rumeurs diront même qu’un autre est mort à sa place, qu’il en a profité pour fuir. Parce l’Empereur ne peut mourir, il est immortel, non par essence, mais par la seule force de ses actes, de ses conquêtes.
L’exposition Napoléon n’est plus explore ce moment clé du décès de Napoléon, comment il s’est réellement déroulé, les réflexions, les croyances qu’il a engendré, le culte qui l’entoure. Il s’agit par ailleurs d’interroger les nombreuses zones d’ombre qui entourent encore cette mort toujours controversée: les raisons de sa disparition, l’autopsie , les masques mortuaires, la mise en bière, la veillée funèbre, la tombe à Sainte-Hélène, le testament, le rapatriement des restes en grandes pompes, la création du monument aux Invalides. Derrière chaque épisode de cette geste, une volonté politique, un acte de communication.
Bref une lecture fouillée et passionnante appuyée par des pièces, des documents, des œuvres d’une rare pertinence.
L’Empereur romain, un mortel parmi les dieux – Musée de la romanité
Après les Invalides, direction Nîmes et son musée de la romanité, qui propose une exposition temporaire interrogeant le statut de l’empereur romain « mortel parmi les dieux ». Dans l’Antiquité, Nîmes était un haut lieu du pouvoir impérial, cet ancrage est toujours visible dans l’organisation de la ville, entre arènes, Maison Carrée, enceinte, castellum … tous ces monuments attestent de la puissance de l’empereur et de sa fonction de trait d’union entre l’humanité et le panthéon divin.
L’exposition L’Empereur romain, un mortel parmi les dieux explicite cet état d’entre-deux pour donner à comprendre ce qui constituait le socle du pouvoir impérial et comment on le signifiait aux foules. Codes de représentation, signes et symboles, décorum spécifique, le culte de l’empereur est ici mis à plat, dans sa spécificité ; au travers de 149 œuvres et de dispositifs multimédias éclairant par exemple les systématiques de sacrifice. A visiter pour mieux saisir l’importance du patrimoine architectural de la ville et le fonctionnement des instances dirigeantes romaines.