Profitons de cette période estivale vouée aux grandes chaleurs pour chercher le frais dans les couloirs de nos musées… et en profiter pour nous cultiver. Cette semaine, zoomons sur la thématique de la santé et de la médecine, abordée sous différents angles par les parcours Médecines d’Asie au Musée Guimet, La santé au Moyen Age à la Tour Jean sans Peur, Léonard de Vinci et l’anatomie, la mécanique de la vie au Château du Clos Lucé et Infirmières, héroïnes silencieuses de la Grande Guerre au Musée de la Grande Guerre de Meaux.
Médecines d’Asie – Musée Guimet
Première étape de notre périple : le Musée Guimet qui consacre une exposition aux médecines asiatiques. Un parcours fouillé et magnifiquement illustré d’œuvres splendides qui aborde les différentes facettes de l’art de soigner tel qu’on le pensait dans l’ancien Orient. Comment se sont développées les traditions médicales asiatiques ? Quelles divinités participent des cures ? Quelles méthodes étaient appliquées ? Comment les soins physiques et psychiques se recoupaient-ils pour une convalescence complète ? Quid des liens avec la médecine occidentale ?
Mannequins d’acupuncture, boites à médicaments, gravures représentant les souffles nourriciers, les postures de yoga ou les techniques de moxibustion, armoires à pharmacie, chemises talismaniques, photographies illustrant les consultations telles qu’on les menait à la fin du XIXᵉ siècle, de l’Inde au Japon, ce sont plusieurs siècles de soins qui sont évoqués ici, ainsi qu’une autre manière d’envisager la médecine, préventive et axée sur l’harmonie entre le corps et l’âme.
La santé au Moyen Âge – Tour Jean sans Peur
Autres temps, autres cultures, autres mœurs : l’exposition La santé au Moyen Âge nous ramène au cœur de l’Occident en pleine période médiévale pour explorer comment nos ancêtres envisageaient la problématique sanitaire. Principes de santé, pratiques médicales et chirurgicales, gestion de la santé publique, maladies caractéristiques, le parcours offre une vision à 360°, mise en valeur par le lieu même.
La Tour de Jean sans Peur est tout ce qui reste du palais parisien des ducs de Bourgogne, une majestueuse demeure initialement fondée par Robert d’Artois dont on trouve la sanglante mémoire dans la série Les rois maudits. La tour témoigne du caractère imposant de la bâtisse, mais aussi de l’esthétique de la capitale à l’heure médiévale.
Léonard de Vinci et l’anatomie, la mécanique de la vie – Château du Clos Lucé
Direction la Touraine et le Château du Clos Lucé pour découvrir les talents d’anatomiste du touche-à-tout Léonard de Vinci. En effet, l’exposition Léonard de Vinci et l’anatomie, la mécanique de la vie donne à voir cette partie aussi fascinante que terrifiante du travail de l’artiste humaniste. Baigné dans l’esprit de la Renaissance italienne, Vinci va observer l’humain jusque dans ses entrailles. Progressivement, il apprend, il perfectionne et sa technique de dissection et la finesse de ses dessins.
Ce faisant, il contribue de manière magistrale aux progrès de la science médicale, sans pour autant jamais faire paraître ces planches. Le parcours explore ces représentations thème par thème (relation entre microcosme du corps et macrocosme de l’univers, proportions et mécaniques, fonctions corporelles). On y interroge par ailleurs l’influence que le travail de Léonard de Vinci a eue sur l’évolution de la discipline. Point fort : une salle de dissection a été recréée pour plonger le visiteur dans cette atmosphère très particulière.
Infirmières, héroïnes silencieuses de la Grande Guerre – Musée de la Grande Guerre de Meaux
Les trois premières expositions évoquées abordaient les origines de la médecine, son passé, des techniques ancestrales. Avec Infirmières, héroïnes silencieuses de la Grande Guerre, le Musée de la Grande Guerre de Meaux nous précipite dans la modernité la plus atroce en faisant, avec l’expertise qu’on lui connaît, la focale sur les soignants de la guerre 14-18. Ces quatre années furent marquées par une évolution majeure des armements et des horreurs ainsi produites. La médecine dut, elle aussi, s’adapter très rapidement pour prendre en charge blessures inédites et handicaps affreux.
Les soignants, plus particulièrement les infirmières, furent aux avant-postes de cette mutation, œuvrant ainsi aux progrès de la science dans une atmosphère d’urgence constante, opérant sur le terrain ou presque, travaillant sans même le savoir à la reconnaissance d’un métier jusqu’à présent resté dans l’ombre ; pratiques soignantes modifiées, statut en pleine transformation, l’infirmière devient à son corps défendant une icône de la propagande gouvernementale de l’époque, « l’ange blanc » dont l’uniforme inspire les artistes et les créateurs de mode.
Et plus si affinités