Voilà voilà, on arrive au terme de l’année scolaire, les exams se profilent, tout le monde stresse, on fatigue, vivement les vacances, pourvu qu’on craque pas avant … C’est le moment de sortir son cartel de dérivatifs : perso je vous laisse le jogging intensif et la boxe, pour m’oublier dans le visionnage de films extrêmes bien musclés. Parfaite émanation du genre, Doomsday risque fort de vous refiler la patate pour plusieurs semaines. Je m’explique.
Nous voici en 2035. L’Angleterre a tourné populiste, suite à la super épidémie qui a dévasté l’Écosse. Afin d’éviter la contagion, il a fallu littéralement fermer le pays, via une muraille infranchissable et moult batteries de mitrailleuses qui déchiquettent le moindre lapin qui s’aventurerait trop prêt. Autant vous dire que les malades n’ont pas survécu, le pays du Loch Ness est donc rayé de la carte. Ou pas.
Voilà que les satellites repèrent du mouvement, une nouvelle qui coïncide avec le réveil du virus en plein cœur de Londres. Il faut agir. On dépêche sur site le major Eden Sinclair, super guerrière qui enfant a pu fuir l’Écosse contaminée, laissant sa mère et un œil derrière elle. La petite est devenue femme et un soldat hors pair, spécialiste des interventions délicates et actions commando musclées. Des compétences qui vont bien lui servir, tandis qu’elle débarque dans des villes dévastées, mises en coupe réglée par des gangs de cannibales menés par l’irascible Sol, ou des survivalistes qui ont trouvé la foi dans une régression médiéviste ultra barbare.
La belle et ses compagnons vont devoir ruser pour trouver le remède qui enrayera le mal au cours d’un périple de 48 heures, véritable hybridation bien suffocante et jubilatoire de 28 jours plus tard, Mad Max, New York 1997 et Excalibur, le tout emmené par une pré Furiosa aussi impassible qu’un Snake Plissken en jupons (enfin en combinaison parce que faire ce qu’elle fait en jupons, c’est tendax). Signée de main de maître par Neil Marshall qui reprend là une partie des castings de Dog soldiers et The Descent, cette dystopie nous vaut des moments d’anthologie, rehaussés par une BO où Siouxsie and the banshees côtoient Fine Young Cannibals et Frankie goes to Hollywood.
Vous l’aurez compris, Doomsday est un feel good movie à l’envers, d’une grande brutalité, sans aucune respiration, un exutoire exaltant, conclu par une course poursuite démente, et qui quelque part n’est pas sans évoquer le monde de barbares que nous sommes doucement en train d’accoucher.