Vous avez le blues ? L’actu vous déprime ? La crise vous mine ? Vite, vite, visionnez Hot Fuzz. Cela devrait largement vous remonter le moral !
Un flic modèle
Hot fuzz donc. Le second volet de la trilogie Blood and Ice Cream Trilogy impose Simon Pegg et Nick Frost comme des comédiens d’envergure internationale ainsi que le réalisateur Edgar Wright. Les trois compères avaient commencé à se faire connaître avec la série TV Les Allumés. Shaun of the Dead avait enfoncé le clou en pastichant l’apocalypse zombiesque. Hot Fuzz monte la tension d’un cran avec une histoire de flics bien sanglante, inspirée des polars américains hyperactifs des années 80/90, à la limite de la joyeuse hystérie.
Hot Fuzz donc, tournure un brin argotique qu’on pourrait traduire « police en chaleur » ou « en folie ». Pourtant, Nicholas Angel est tout sauf dingue ; c’est même le flic modèle, excellemment noté, affichant des taux records d’arrestations dans le respect du règlement de la police britannique, même quand il se fait poignarder la main par un voyou déguisé en père Noël. Parfait, trop parfait : ses collègues n’en peuvent plus de ce super enquêteur et font tout pour l’exiler, promotion piège à l’appui, au fond d’un bled paumé du Gloucestershire.
Chasse au cygne et jus de canneberge
Voici donc le bouillonnant, l’intransigeant Nicholas « Angle » Angel obligé de prendre le vert au cœur de la campagne anglaise, plus précisément dans le charmant petit village de Sandford, où il débarque avec sa valoche et sa plante. Et où il va s’emmerder ferme, vu que la délinquance a disparu du site depuis belle lurette. Bore-out en perspective, avec pour seules distractions la chasse au cygne et le jus de canneberge. Heureusement, le dieu des flics veille sur son Angel : à partir du moment où ce dernier met les pieds à Dansford, les accidents se multiplient … qui pourraient bien être des meurtres.
Problème : personne dans la petite bourgade n’a l’air de réaliser la chose. Et Angel va devoir batailler ferme pour imposer son point de vue, avec à ses côtés Danny Butterman, flic du cru pas franchement ce qu’il y a de plus éveillé ni réactif, mais fasciné par les films d’action type Point Break et autres Bad Boys. Un binôme qui fonctionne du tonnerre de Zeus, face aux différents visages du crime qui se larvent dans les entrailles d’un village faussement parfait. Ce qui va nous valoir quelques séquences absolument tripantes, dont une course poursuite d’anthologie au milieu des cottages.
Succulentes surprises
Et d’autres surprises succulentes, la comédie Hot Fuzz en regorge :
- le plein de clin d’œil aux grands titres du genre
- un montage hyper dynamique boosté par une B.O. rock’n’roll en diable
- des répliques qui claquent (Fascist », « Hag » reste ma favorite)
- des meurtres gore avec un tueur tout droit sorti des pires slashers
- des combats d’anthologie (la charge de caddies sous un feu nourri d’ananas vaut son pesant de cacahuètes)
- une lecture de Romeo & Juliet by Shakespeare by Baz Luhrmann absolument inoubliable.
Pas le temps de respirer une seconde au fil de ce récit complètement dingue, qui file un sacré coup de pied au cul à Miss Marple. Cerises sur le gâteau : outre Simon Pegg et son complice Nick Frost, notons au générique le perfide et flamboyant Timothy Dalton, Olivia Colman en fliquette portée sur les blagues paillardes, David Bradley en vieux paysan amateur de flingues, Paddy Considine en inspecteur étroit du bonnet, Paul Freeman en révérend à la gâchette facile, Jim Broadbent en vieux policier dingue, Martin Freeman, Bill Nighy et Steve Coogan en officiers pressés de se débarrasser du très gênant Angel… et Peter Jackson en père Noël.
Bref, il y a du potentiel, du rythme, des fous rires à la clé, tout pour faire un film culte que vous allez adorer, s’il n’est pas déjà inscrit à votre palmarès des pastiches les plus sympathiques et les plus réussis. Profitez-en, faites-vous du bien : Hot Fuzz est fait pour ça !
Et plus si affinités