Red Rose … nous en étions restés à l’évocation du film, cette histoire de passion contrariée sur fond de Vague verte. C’est oublier que la réalisation de ce drame est elle-même histoire. Histoire d’engagement, de choix, de revendication. En transposant à l’écran la vérité d’une relation charnelle, en façonnant une héroïne moderne et volontaire, en racontant les étapes d’une contestation de masse, Sepideh Farsi va à l’encontre des codes imposés par son pays d’origine. Elle transgresse les interdits religieux, fait un pied de nez monumental à la censure, dénonce une escroquerie électorale doublée d’une répression atroce. Elle érige son œuvre un acte politique.
Volontairement, elle en accepte les conséquences : ni elle ni ses interprètes ni son équipe ne pourront retourner dans leur patrie. Ils le savaient tous avant de plonger dans ce projet, avant d’entamer le tournage. Ils n’ont pas reculé. Ce manifeste créatif, ils l’accentuent en posant leur caméra dans un appartement athénien. La capitale grecque, … Athènes, si proche de Téhéran selon la réalisatrice, qui y retrouve l’esprit de sa culture …
Choisir la Grèce, c’est relancer le propos sur une problématique supplémentaire puisque la ville sert de point de passage aux migrants qui fuient la misère, la censure et la tyrannie. Rappelons-nous L’Escale, récit poignant du quotidien de clandestins iraniens entassés dans un deux pièces en attendant l’opportunité de fuir plus loin vers l’espoir d’une vie meilleure. Red Rose complète ce documentaire en exposant en partie les raisons de pareilles migrations.
Narration évoluant entre dramaturgie et websérie, rythmique à géométrie variable, utilisation des vidéos tournées par les manifestants, rappels constants de l’usage des tweets et d’internet, l’écriture développée par la réalisatrice avec son complice Javad Djavahery évoque celle des films d’Ettore Scola, notamment Une Journée particulière. Quant à l’interprétation des acteurs, tout particulièrement Mina Kavani qui joue le personnage de Sara, elle suggère les figures du théâtre de Tchekhov …
Des références prestigieuses, pour ne pas dire fondatrices, une structuration des plus dramaturgiques, un traitement de l’image qui fait coïncider le reportage et la photo d’art … à plus d’un titre Red Rose se détache du lot pour augurer d’une œuvre dotée d’un futur, porteuse d’une véritable valeur. Désireux d’en savoir, The ARTchemists ont rencontré Sepideh Farsi et Mina Kavani. Parcours personnels, choix esthétiques, regards sur l’Iran d’aujourd’hui, réalités du statut de la femme iranienne, … il aurait fallu des heures pour fouiller leurss motivations, leurs perceptions, leurs désirs, leur mode de travail … nous n’avions que vingt minutes, les voici :
Red Rose : interview de Sepideh Farsi et Mina Kavani by The Artchemists on Mixcloud
Un grand grand merci à Sepideh Farsi et Mina Kavani pour leur temps, leur confiance, leurs réponses. Également un grand merci à Claire Viroulaud qui a permis cette rencontre.
Et plus si affinités
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