Ah la vie des stars ! Succès, gloire, fortune, beauté ou sex, drugs and rock’n’roll? Les deux ne sont pas incompatibles, même s’ils conduisent irrémédiablement dans le mur, dixit The Rose. Un film culte s’il en est, qui raconte le parcours chaotique d’une chanteuse au destin funeste.
Rock, romance et autosabotage
Fin des années 60 : The Rose, Mary Rose Foster pour les intimes, enchaîne les succès, les concerts sold out et les scandales. La dame est célébrissime, adulée, idolâtrée et rongée par les excès : alcool, came, cul. Puissante et radieuse dès qu’elle monte sur scène, elle s’étiole en privé, rongée par la solitude, la drogue, la dépression. Jusqu’ici, elle tient la route, couvée par son manager Rudge Campbell, un bel enfoiré de première, capable de tous les coups tordus pour signer un artiste et l’exploiter sans pitié. Un soir, The Rose rencontre Huston Dyer, un chauffeur dont elle s’amourache.
La romance pourrait durer, devenir un élément de stabilité. Mais le rythme des tournées, les relations de la star, son penchant pour la bouteille et la came, son attirance pour l’auto-sabotage vont faire capoter la love story et précipiter l’inéluctable qui aura lieu dans une véritable apothéose musicale. Car il faut bien se mettre dans la tête que le film The Rose est une tragédie. Celle d’une certaine Janis Joplin. La famille ayant refusé d’adouber ce biopic, Mark Rydell a dû adapter et transformer The Pearl en Rose.
Fascinante Bette Middler
Avec, dans la peau de la diva, une Bette Middler viscérale, possédée, fascinante, poignante, forte comme le roc, fragile comme le cristal. Pour lui donner la réplique, Alan Bates dans le rôle du manager sans scrupule, Frederic Forrest dans celui de l’amant. Et puis tous les autres qui incarnent l’entourage d’une star du rock, et c’est aussi en cela que le film The Rose marque les esprits. L’évocation de l’atmosphère des backstages y est d’une rare justesse, idem pour la frénésie des concerts, la vie épuisante des tournées…
Passionnant et perturbant : car ce n’est au final pas une vie que celle de The Rose. De quoi largement donner du grain à moudre pour toutes celles et tous ceux qui voudraient embrasser ce genre d’avenir. Tourné en 1979, le film est toujours d’actualité. À l’heure où de plus en plus d’artistes suspendent leurs carrières pour préserver ce qui leur reste de santé mentale, The Rose sonne comme un avertissement supplémentaire. À quoi sert-il d’entrer dans la légende les pieds devant ? Reste 2h10 de film flamboyant et triste, avec à la clé des chansons inoubliables, principalement celle du générique de fin, l’inoubliable et touchant « The Rose » d’Amanda Mcbroom.
Et plus si affinités