Fans d’horreur, adeptes de cinéma d’épouvante, si vous n’avez pas encore vu la saga REC, eh bien vous êtes VRAIMENT à la ramasse ! Débutée en 2007 sous la direction de Jaume Balagueró et Paco Plaza, cette série de films espagnols (je ne parle évidemment pas de la récupération opérée par les studios américains) a littéralement dynamité les codes du genre, par une approche radicale, immersive, déroutante, franchement flippante, et qui ne prend pas une ride.
Un mal mystérieux
Partons du début : .Rec premier du nom nous entraîne à la remorque d’une jeune journaliste, Angela Vidal et de son cameraman Pablo, missionnés pour réaliser un reportage en nocturne dans une caserne de pompiers. Tout se déroule bien jusqu’à ce qu’ils soient appelés pour une intervention dans un immeuble : une vieille femme, prise de démence, agresse ses voisins. À partir de là, c’est la MIERDAAAA en très grosses majuscules.
Car, on s’en doute, la dame en question n’est pas atteinte d’Alzheimer. Un mal plus mystérieux la ronge. Rage ? Virus inconnu ? Confinés dans l’enceinte du bâtiment par militaires et scientifiques, Angela et ses petits camarades de jeu vont devoir lutter pour survivre, échapper à cette contamination qui se répand et dont on ne sait trop d’où elle vient, mais on comprend assez vite que ça va être l’enfer, au pas propre du tout et au figuré complètement.
La vérité est au grenier
Un classique, me direz-vous. Oui, mais non : car l’invasion va trouver ses origines quelque part dans le grenier. Là où la plupart des films d’horreur nous entraînent dans les caves, là, la vérité est en hauteur (comment ne pas évoquer La sentinelle des maudits de Michael Winner) et ce n’est pas la seule singularité de cette histoire déroulée sur quatre chapitres dont un s’échappe du côté d’une noce qui va tourner au cauchemar sanglant.
Brut, viscéral, incroyablement réaliste, .Rec, du moins sur ses deux premiers volets et demi, tire sa force du format found footage, popularisé par des films comme Le Projet Blair Witch. Tout est filmé à la manière d’un reportage télé, en temps réel, caméra à l’épaule. On ne fait pas que regarder le film, on baigne dedans. Courses poursuites, respirations oppressées, montées de stress, l’horreur en direct, insoutenable, claustrophobique.
Mélange des genres
Impossible avec ce genre de format de rater les effets. On donne donc dans le gore à fond et sans fioriture, capté par un objectif tremblant et imprécis dans une cadence infernale. Le sentiment d’être piégé dans un labyrinthe sinistre et sans issue n’en est que plus puissant, la panique réelle et invasive. Les personnages ne savent pas à quelle sauce ils vont être bouffés et nous avec. Ce qui est certain, c’est que les chances de s’en tirer sont minimalistes, pour ne pas dire inexistantes.
Aucun espoir, pire même. On pense maladie, on pense zombie, mais la vérité sera bien plus dure à encaisser. Si REC marque autant, c’est aussi par son habileté à mélanger les genres. Les éléments surnaturels s’y infiltrent petit à petit sans qu’on s’en rende compte, ajoutant une couche supplémentaire de mystère et d’angoisse. Cette hybridation entre l’horreur virale et le paranormal donne à la saga une identité propre. .REC ne se contente pas de nous montrer des monstres ; il joue avec nos nerfs, nos croyances, notre perception de la réalité.
Résumons : d’un ultra-réalisme brutal, .Rec tisse une ambiance de chaos total, où tout peut arriver, où la mort n’est qu’un élément parmi d’autres d’une atroce danse macabre. On a l’impression que tout cela pourrait arriver pour de vrai. Ce n’est plus une fiction, c’est une immersion complète dans une expérience cauchemardesque aux racines démoniaques. Du grand cinéma, à n’en pas douter !
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