Torch Song Trilogy … A l’origine, il s’agissait d’une triade de pièces contant trois étapes dans la vie d’Arnold Beckoff, drag queen d’origine juive qui s’est spécialisé dans le torch song, chanson sentimentale en mode bluette. Nous sommes dans les années 70 et ces trois actes résument au travers d’un parcours particulier l’évolution du statut homosexuel dans nos sociétés modernes.
En quête d’acceptation
L’auteur, Harvey Fiersten, va en faire un film, sorte de synthèse poignante d’une vie en quête d’amour et d’acceptation. Réalisé par Paul Bogart, Torch song Trilogy évoque la lente mais sûre évolution du héros vers la plénitude et une forme de bonheur, parsemée de tragédies telles la mort du compagnon chéri tué dans une rue par des voyous homophobes, ou le constant rejet d’une mère traditionnaliste dépassée par les événements mais finalement pleine d’amour pour son gosse.
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Trouver son équilibre
Au bout du compte, Arnold trouvera son équilibre entre la chanson et le cabaret, ses amis, son fils adoptif, et l’amant de toujours que le destin remet sur son chemin. L’ensemble du film est à la fois drôle, touchant, poignant. D’une grande pudeur, d’une retenue remarquable, sans outrance. Un film à voir, revoir, montrer en ces temps où le débat sur le mariage homosexuel et l’adoption revient sur le tapis, entraînant dans son sillage des réactions qu’on pourrait qualifier de médiévales pour ne pas dire préhistoriques.
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La scène notamment où Arnold voit son homme mourir dans une ambulance après avoir été tabassé est en soi une leçon. La dernière image où il se réconcilie avec lui-même, ses proches et la vie est une lumière. Le tout est servi par une bande son superbe, qui ouvre sur le genre si particulier de la torch song, par ailleurs portée par le grand Marc Almond.
Et plus si affinités
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