Ah bon Dieu, quelle régalade !!! Pourtant je doutais en entamant le visionnage de La Flamme. Difficile de tenir une série parodique sur la télé-réalité sans glisser dans le lourd, l’excès, le mauvais goût … Ce que fait Jonathan Cohen à fond, sans complexe … et en fait c’est juste jouissif, libérateur, une pure joie !
Dynamitage de concept
La Flamme donc. Un reality show en mode The Bachelor, qui lâche un célibataire dans une villa somptueuse ,au milieu d’une horde de prétendantes qu’il élimine au fur et à mesure pour ne garder que la meilleure … et l’épouser en direct live. Dit comme ça, ça perd de son glamour, pas vrai ? C’est justement le but de Jonathan Cohen qui dynamite le concept avec un bonheur certain. Objectif : tirer à boulet rouge sur tous les travers de ce genre de programme pour en tirer la substantifique moelle comique.
Exhibitionnisme, voyeurisme, appât du fric facile, compétition exacerbée, machisme primaire, égo surdimensionné … rien ne manque à l’appel dans ce cocktail survitaminé qui enchaîne les gags complètement débiles, les répliques vaseuses, les situations hautement scabreuses et les personnalités borderline. Le tout avec un rythme effréné, et un sens de l’autodérision absolument succulent (avec un big up spécial pour les séquence du docteur Juiphe, interprété par un Pierre Niney à se tordre).
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A regarder d’une traite
Lecture frenchy du feuilleton Burning Love,La Flamme se regarde d’une traite, jouant parfaitement du caractère addictif des programmes dont elle s’inspire. Clairement on accroche et on boulotte les neuf épisodes dans la foulée pour arriver au dernier générique et se rendre compte que tout ce petit monde va manquer. Il faut avouer que, s’ils sont crétins, ces petits personnages sont aussi très attachants, surtout quand ils se collent dans le pétrin, et ça, ils savent très bien faire.
En cause leurs interprètes bien sûr, et là, accrochez-vous, car le casting est juste exemplaire. Outre Cohen qui endosse le rôle de Marc, pilote égocentrique, misogyne et mal élevé (typiquement un gros con), on trouve pour lui donner la réplique et le séduire au besoin, Leïla Bekhti, Laure Calamy, Camille Chamoux, Adèle Exarchopoulos, Ana Girardot, Géraldine Nakache, Céline Sallette, Doria Tillier, Marie-Pierre Casey et Youssef Hajdi (ah Orchidée!!!).
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Festival de talents
Une belle brochette, non ? Rien que la fine fleur des jeunes actrices françaises, auxquelles on ajoutera Florence Foresti parfaite en aveugle championne de bowling, Vincent Dedienne, Olivier Baroux sans Kad, Ramzy, Marina Rollman, FloBer pour les amuseurs, Angèle, Orelsan, Seth Guecko, Héléna Noguerra pour les musiciens et, échappés de la Comédie Française, Léonie Simaga, Serge Bagdassarian … plus deux/trois acteurs insignifiants genre Laurent Bateaux, Gilles Lellouche, Laetitia Casta, Gilbert Melki, Vincent Macaigne, François Civil, Carole Franck …
J’en oublie forcément, tant le casting est foisonnant, un vrai festival des talents, un esprit « colonie de vacances »/ Les Grands enfants, une franche marrade qui ne se prend jamais au sérieux, c’est tout le charme de la série qui n’en est que plus cynique. Car même si Cohen s’en défend, La Flamme taille de sacrées croupières dans l’univers puant de la télé-réalité : sélection des candidats, main-mise de la prod, épreuves dangereuses, manipulations en tout genre, pseudo-spécialistes, absence de sécurité sur plateau … Un vrai jeu de massacre !!!
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Bref : que dire d’autre sinon que La Flamme se pose là comme une excellente série, que ça fait un bien fou au moral, et Dieu sait si on en a besoin en ce moment ! Du coup visionnez ce petit bijou, vous allez adorer !
Et plus si affinités