Les biographes les décrivent habituellement sous l’angle de l’Histoire en majuscule, lénifiante et distancée. Délaissant la grand H, David Randall s’arme d’un couperet bien aiguisé pour tailler avec vigueur dans le parcours de nos monarques, ne conservant que le tronçon peu glorieux de leurs déviances multiples. De quoi se convertir à la démocratie pour le restant de ses jours.
Du petit caprice au meurtre en série en passant par les fantaisies les plus morbides, les souverains du temps pas si jadis que ça (certains cas datent des années 60) ont décidément de la suite dans les idées quand il s’agit de vivre leurs desiderata sur le dos de leurs fidèles sujets. Fidèles sujets qui, soi dit en passant, mettent un temps fou à réagir pour éradiquer l’indélicat potentat : du reste la goutte d’eau qui fait déborder la vindicte populaire réside souvent dans l’excès d’impôts plus que dans le massacre de foules innocentes.
Tous sexes, générations et pays confondus, les facéties de ces gouvernants nés la tiare sur la tête remettent en cause le principe dynastique plus sûrement que tous les pamphlets du monde, et Randall, de sa plume ironique de britannique pince sans rire sait y faire pour raconter ces anecdotes peu ragoutantes avec la jovialité d’un Monty Python hilare,le persiflage délicieux d’un Blackadder. 355 pages plus tard, on en redemande, frustré que chaque exemple traité n’ait pas alimenté des chapitres plus complets.
Et plus si affinités