![The ARTchemists Gainsbourg Vie Heroique](https://www.theartchemists.com/wp-content/uploads/cwv-webp-images/2025/02/The-ARTchemists-Gainsbourg-vie-heroique.jpg.webp)
Tandis que Dauphine boucle son article sur Monsieur Aznavour, je ne peux m’empêcher de faire le lien avec le désormais légendaire Gainsbourg (Vie héroïque). Parce qu’il s’agit aussi d’un poète ? Parce qu’il avait autant de culot ? Parce qu’il chante Aznavour dans une séquence ? Parce qu’il nous manque tant ?
Un univers fantasque
Passant de la BD au film, Joann Sfar réussit le tour de force de ne pas enfermer l’Homme à la tête de chou dans un biopic plat comme un trottoir. De toute façon, vu le parcours atypique du zigoto, c’est mission impossible. C’est donc dans l’univers fantasque même du musicien que Sfar nous entraîne, depuis l’enfance de Lucien Ginsburg qui survit à l’Occupation malgré ses origines juives et son étoile jaune de shérif jusqu’à sa rencontre avec Bambou.
Une vie donc, ou presque, héroïque pour sûr, littéraire en diable, avec à ses côtés un double maléfique, sa « Gueule », et maintes femmes somptueuses, Gréco, Bardot, Birkin pour ne citer que les plus célèbres. Et à chaque femme, une époque de créativité, des chansons devenues cultes, une atmosphère, des mots inoubliables.
Un génie à fleur de peau
Des dérapages aussi, alcool, tabac, provo. « Les sucettes à l’anis d’Annie », « Je t’aime moi non plus », « La Marseillaise » version reggae… sale gosse un jour, sale gosse toujours. Gainsbourg ne peut s’empêche d’être Gainsbarre. C’est son côté voyou, rocker, punk. Éric Elmosnino joue de cette ambivalence, plantant un Gainsbourg bluffant de justesse. Fragile, nonchalant, charismatique, le profil, la voix, tout y est.
Sfar effleure cette vie héroïque, un peu comme un conte de fées moderne, une sorte de fable. Chaque femme rencontrée, aimée, abandonnée est une déesse, une muse. Chaque artiste croisé est une inspiration. Chaque chanson fredonnée est une émanation de l’amour ou du cynisme. Onirique, ce récit fabuleux, s’il joue avec la vérité historique, a le mérite de nous entraîner dans le mental d’un génie à fleur de peau, profondément torturé, autodestructeur.
Un dandy capable d’autant de douceur que de cruauté, qui aime séduire, qui chante pour charmer, qui créée pour vivre, qui vit pour créer. Le film ne cherche pas à analyser, à comprendre le pourquoi du comment. Il s’agit plus d’une rêverie, une sorte de dérive de l’imaginaire en quête d’un musicien prodige qu’il ne faut surtout pas enfermer dans un récit conventionnel, au risque de trahir sa nature.
Et plus si affinités ?
Vous avez des envies de culture ? Cet article vous a plu ?
Vous désirez soutenir l’action de The ARTchemists ?