Morose est l’ambiance, n’est-il pas ? Se changer les idées devient impératif pour tenir psychologiquement le coup face au torrent d’emmerdes qui inonde nos threads. Et là, rien de mieux qu’un peu de rêve et de déconne. Deux ingrédients qui font la saveur de Galaxy Quest, dont nous suggérons le visionnage en urgence.
Galaxy Quest; une série TV vieillissante aux allures de Star Trek, dont les acteurs un temps adulés ont rétrogradé du statut de star à celui de has been. Conventions ringardes, inaugurations de grands magasins, ça sent le dépôt de bilan pour Jason Nesmith et ses collègues … jusqu’à ce qu’une délégation d’extraterrestres persuadés de la réalité de leurs aventures, les recrute pour les débarrasser du tyran interstellaire qui les extermine.
Le pitch est déjà assez dingue, le déroulé du récit l’est encore plus, enclenchant les qui pro quo, les gags, les situations désopilantes. C’est que nos acteurs à la ramasse vont brutalement passer du stade de la fiction scénaristique la plus grossière possible à la réalité d’une guerre cosmique féroce ; il va falloir s’adapter et vite. Car non seulement les Thermiens leur font une confiance aveugle, incapables même d’imaginer ce que peut être un comédien, mais Sarris leur impitoyable ennemi est d’une cruauté sans nom. Tout comme l’espace qui s’avère périlleux et surprenant.
De bout en bout, ce film de Dean Parisot est un petit bonheur, avec à la clé un casting formidable qui se prend au jeu. Tim Allen en gloire télévisuelle un brin alcoolisée qui retrouve le chemin du respect de soi, Sigourney Weaver en blonde de service pas si conne qu’il semblerait, Alan Rickman enfermé dans son personnage à la Spock, Tony Shaloub, Sam Rockwell, Justin Long, Daryl Mitchell, Enrico Colantoni … tous jonglent avec joie sur un scénario qui interroge les limites de l’imaginaire et la question du comédien.