Point névralgique d’un festival disséminé aux quatre coins de la ville de Montbéliard, la cour de l’hôtel de Sponeck n’a pas été métamorphosée par hasard. Ainsi transformée en eden, elle prend des allures de kermesse à la Brueghel lorsqu’elle accueille le banquet des 23 miniatures, coup d’envoi officiel du festival.
Ce repas digne des fêtes jadis célébrées au château de Wurternberg est composé de 23 dégustations minimalistes, bouchées, verrines ou tapas, élaborées par dix grands cuisiniers et pâtissiers de l’agglomération pour exalter les produits du cru et rappeler à tous la richesse de ce terroir. Impliques dans ce projet d’envergure Jean-Christophe Debrie de la Pâtisserie Debrie à Montbéliard, Yves-Laurent Hervé de La Cigale à Mandeure, François Lorefice des Bains Douches à Montbéliard, Joseph Morabito de Chez Joseph à Montbéliard, Sébastien Pawly de la Pâtisserie Pawly à Montbéliard, Émilie Petit de Chez Cass’graine à Montbéliard, Christian Pilloud de Mon Plaisir à Chamesol, Olivier Prévôt-Carme du Saint-Martin à Montbéliard, Stéphane Robinne de Au Fil Des Saisons à Étupes, Éric Vergne de la Pâtisserie Vergne à Audincourt.
Du beau monde qui pose devant l’objectif pour apporter la caution gastronomique du festival, rappelant ainsi que le bien manger est aussi affaire de citoyen et de citadin. Et ces chefs vont le faire de façon magistrale au travers d’une ronde de saveurs singulières, 3 entrées, 3 plats, 1 fromage, 3 desserts dont les composantes se présentent comme autant de haïkus à déguster : mousse de tourteau aux fraises, crevettes au jus de radis et fenouil croustillant, terrine d’artichaut et vieux comté, macaron de curry au vin jaune et comté, croquette de risotto à la vache-qui-rit, mini-cornet de glace au yaourt avec éclats de pistache, griotte confites et barbe à papa, biscuit nappé de caramel au beurre salé avec ganache au lait malté et cacahuètes enrobées de chocolat, savarin aux fraises, rhubarbe et citron vert…
Chaque cuisinier a marqué ses plats de son identité, certains tout en nuances, laissant l’aliment de base s’exprimer, c’est le cas avec la mousse de tourteau ou les crevettes au jus de radis de Yves-Laurent Hervé ; d’autres vont plutôt jouer la carte du traditionnel, avec le paipet fier, cassolette de pommes de terre et saucisse de Montbéliard par Olivier Prévôt-Carme, d’autres enfin corsent les choses, ainsi avec la tartelette à la ganache de fève de Tonka et aux framboises de Jean-Christophe Debrie. Demeurent en mémoire des petites merveilles d’audace comme le chaud froid l’ail des ours et grenouilles du même Olivier Prévôt-Carme , son magnifique macaron au curry, vin jaune et comté, ou des équations tout en simplicité comme sa crème brulée à la cancailotte, l’escargot en croquemis de Joseph Morabito ou la terrine d’artichaut et comté d’Emilie Petit.
Même sous la pluie qui pousse les convives à se refugier dans les locaux et sous les tentes dans un joyeux brouhaha, le plaisir demeure. Et perdure puisque ces recettes seront reprises lors des apéros sonores organisés tout au long du festival avec en fond musical des jeunes groupes de la région, des sessions jazz menées par les élèves du conservatoire du Pays de Montbéliard et des DJsets électro emballés par DJ Rudy lauréat du DJ contest de Strasbourg. S’ajoutent à cette organisation plusieurs masterclasses, en tout six ateliers culinaires où les chefs invités expliqueront aux participants comment réaliser les recettes élaborées pour le banquet. Ces ateliers ainsi que les apéros démocratisent l’accès à la gastronomie, comme une démonstration que le bien manger est accessible à tous.
Une démarche qui tend à se généraliser dans les actions culturelles à large spectre, Francos gourmandes, Fête de la gastronomie et autres, avec en ligne de mire la redécouverte d’un territoire par son patrimoine alimentaire et agricole.
Festival Green Days 2014 en photos
Et plus si affinités
http://1314.mascenenationale.com/spectacle/banquet-22-miniatures-hors-pass
