C’est sous un chaud soleil d’après-midi que débute En aparte, dont voici les premiers instants au son de la contrebasse :
Plus tard c’est Sébastien Laurent qui prendra le relai d’Anna Pietsch, pour un duo avec trombone et tuba. Dirigés par Nathalie Pernette, c’est un élan du corps agite de musique qu’ils nous proposent, ébauchant, retenant, accélérant leurs gestes, perdant l’équilibre pour mieux le retrouver, investissant l’espace intimiste de la cour du musée Beurnier-Rossel afin d’en redéfinir le volume et la fonction.
Scène de theatre, salle de concert, lieu détourné soudainement consacré au dialogue entre le corps et la mélodie en quête d’une harmonie des sens, les deux danseurs dessinent des univers différents, tout en énergie contenue et combative pour Anna, entre acrobate, mime et clown pour Sébastien. En aparté a été pensé par Natalie Pernette comme une hybridation des disciplines artistiques, ce qu’elle affectionne tout particulièrement depuis le début de sa carrière de chorégraphe.
Avec une compagnie ancrée à Besançon, cette artiste incarne ce que le territoire peut produire en matière de recherche chorégraphique. Il était tout naturel qu’elle apporte sa contribution à l’aventure des Green Days, en osmose avec l’orchestre Victor Hugo – Franche Comté qui accompagne cette performance, pour propulser la danse dans la rue et questionner l’imaginaire par le mouvement. En aparté se veut du reste un prélude tranquille à Command’eau et La Figure du gisant, deux autres spectacles programmés durant le festival où cette compagnie travaille l’élément l’aquatique et l’immobilité.
Ou quand la danse repense notre rapport au monde, et la place de l’homme dans un milieu qui le protège autant qu’il l’agresse ? En aparté introduit Green Days quand CollusionS de Sylvain Groud en sera la conclusion. Deux pôles qui configurent la véritable portée de cette manifestation élaborée et vécue comme une expérience participative où artistes et spectateurs dialoguent, interagissent, abolissant la barrière de la créativité pour concevoir un autre relationnel.
Ces instants En aparté constituent les dernières minutes que nous passerons dans les rues de Montbéliard à respirer l’air de ces Green days a peine entamés. Une touche poétique et profonde, un instant de recueillement avant que le train ne nous ramène dans notre condition première, plus riches de cette expérience humaine, de cette porte ouverte, fraîche, lumineuse, en un temps où tout se ferme, se verrouille et s’obscurcit.
Festival Green Days 2014 en photos
Et plus si affinités
http://www.compagnie-pernette.com/index2.html
http://1314.mascenenationale.com/spectacle/appartc-hors-pass