Parmi les soixante deux artistes présentés à l’exposition Hey ! troisième du nom, Hervé Bohnert retient notre attention. C’est peu dire, il la capte, la retient, prise dans les tissages complexes et élégants de ses crânes de dentelle.
Un mur entier d’une alcôve obscure est recouvert de ces Vanités blanches comme des fantômes, modelées dans des napperons usagés pour prendre l’allure des friandises offertes lors du mexicain Dia de los muertos. Des crânes de sucre, des fantômes habillés de nappes d’autel, de suaires taillés dans les broderies de nos grand mères … pâtissier de formation, bon vivant revendiqué, Bohnert depuis longtemps trouve dans ce passe temps une source de méditation et de quiétude.
Nulle inquiétude dans ces œuvres, juste une acceptation élégante et romantique de l’inéluctable, ce moment d’abandon qu’on ressent à s’ouvrir à l’inconnu du trépas pour mieux revenir à la vie. Formidable de beauté et de délicatesse, l’oeuvre de Bohnert nous touche. Dans le brouhaha joyeux de cette soirée de vernissage, nous l’accostons pour en savoir plus. C’est sa première grande exposition. Ravi, émerveillé et un peu perdu dans ce tumulte tout balzacien, il s’ouvre à nous avec sincérité.
Comment en est-il venu à travailler ce support, ce thème ? Que voulait-il montrer, à soi et aux autres ? Dans quel état d’esprit façonne-t-il ses vanités ? Quel lien le rattache aux autres artistes présentés ? De réponse en réponse, se dégage une sensibilité à l’oeuvre, humble et résolue à la fois qui en dit long sur son propos comme sur la démarche propre à l’art brut. Entretien.
Hey 3 – La mort en dentelle : rencontre avec Hervé Bohnert by The Artchemists on Mixcloud
Un grand merci à Hervé Bohnert pour son temps, son écoute, sa confiance, ses réponses.
Et plus si affinités
