6 août 1945 : Truman ordonne le largage de la bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima. Little Boy. En quelques secondes, la ville est rayée de la carte, 80 000 de ses habitants réduits à néant. Nous avons tous contemplé les clichés de ces ruines, les photos des survivants irradiés. Ils ornaient nos livres d’Histoire à la fin du chapitre Seconde Guerre Mondiale, juste avant la partie « bilan ». Avec comme justification ultime, la volonté de stopper un conflit qui aurait coûté des milliers de vies américaines gâchées à conquérir un territoire farouchement défendu par des soldats kamikazes.
Un coup de poker stratégique
75 ans plus tard, on sait combien cet argument est fallacieux. L’avancée des recherches, l’accès aux archives ont permis aux spécialistes de mettre en évidence la propagande actionnée autour de la bombe atomique par l’armée américaine, comment cette dernière va investir les restes d’Hiroshima et Nagasaki pour en faire des zones d’observation scientifiques visant à mesurer l’impact réel de cette arme fabriquée sans véritable recul, un peu comme un coup de poker stratégique. Ce que l’excellent documentaire Hiroshima, la véritable histoire s’ingénie à démontrer, à grand renfort de documents, de témoignages, d’interviews.
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Une omerta savamment orchestrée
Avec son lot de prises de consciences peu amènes : une armée japonaise toute puissante, qui va sciemment sacrifier la population à ses délires guerriers, ses appétits de conquête insensés ; des scientifiques désireux de poursuivre leurs travaux coûte que coûte, un général américain qui va marketer sa bombe atomique comme on le ferait d’un shampoing, une super puissance qui s’installe en force dans ce qui va devenir la guerre froide, avec cet atout effrayant dans la manche comme outil de dissuasion. Le tout sous la chape de plomb d’une omerta savamment orchestrée pour que personne ne mesure les retombées épouvantables de ce bombardement hors du commun.
Un test militaire
Avec beaucoup de rigueur, la réalisatrice Lucy Van beek donne à voir les différentes étapes d’une catastrophe d’envergure … et d’un mensonge absolument inacceptable qui vient greffer 140 000 victimes aux millions déjà entassés dans les charniers et les camps d’extermination. Cela aurait pu être évité, les japonais étant en train de négocier leur capitulation quand l’ordre fut donné de raser Hiroshima. Hiroshima qui devient dés lors un véritable test militaire à ciel ouvert, visant à observer en direct live les effets d’une explosion épouvantable, et de la donner à voir médiatiquement au monde. Les USA ne sortent guère grandies de cette enquête qui remet les choses à plat, sans parti pris aucun.
Et plus si affinités
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