Hosto : chroniques enjôleuses d’une maison de santé

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Les hôpitaux, Marie Astier connaît bien, elle y a roulé sa bosse et sa maladie génétique depuis sa prime enfance, de dialyse en dialyse, de séjour en séjour, de consultations en consultations, jusqu’à cette transplantation rénale de 2005. Son quotidien de petite fille, de gamine, d’ado, de jeune femme … tandis que les autres découvrent la vie, elle, elle subit le quotidien du « patient ».

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C’est donc tout naturellement que le récit de ce vécu débute sur un terme dont Hosto va explorer toutes les significations. Car quand on est patient, on se doit de l’être, avec cette vie qui ne tient qu’à un fil, placée entre parenthèses, avec des points de suspension tout autour, dans l’attente du prochain diagnostic, du moindre recul de la maladie, valse des analyses, lexique aussi complexe qu’une langue morte, … patient. Attendre, s’ennuyer à mourir pour ne pas trépasser … et en rire ?

Souffrances physiques, souffrances morales, folie qui guette, visites qu’on espère, qu’on redoute, qu’on organise, planifications du vide, rêveries alimentées d’un rien, une tâche sur un mur, un soignant qui mange un sandwich auquel on n’a pas droit, régime oblige … peur de l’opération, farandole médicamenteuse … avec simplicité, Marie Astier meut le quotidien d’un lieu de soin en espace de jeu, en farce gracieuse et échevelée.

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L’humour y a sa place. Le chant et la danse aussi y jouent un rôle non négligeable qui animent et vivifient les corps douloureux et soumis. Échappatoire, fuite, Ailleurs, les pilules de couleur forment un arc en ciel, soignants et soignés ne savent plus que faire pour sublimer la répétition des gestes, des instants, la longue attente planifiée … un lit fixe, trois portants qui modifient la géométrie du décor, trois acteurs de blanc vêtus, qui incarnent avec un talent stupéfiant les visages de cette fresque …

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C’est simple et doux, finement observé, ça sent son vécu, son perçu … mais Hosto n’est pas qu’un constat. La pièce se veut dépassement, refus de subir, réinvestissement du destin, prise en main de l’avenir … avec un grand talent et une fausse candeur, Marie Astier et ses interprètes proposent un voyage pertinent qui ajoute sa nouveauté aux univers déjà perçus avec L’encens et le goudron, Chambre 209, L’amour sera convulsif ou ne sera pas, Hippocrate … preuve que le milieu hospitalier, d’une réalité souvent crue peut exprimer vie et poésie …

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Et plus si affinités

http://www.lesdechargeurs.fr/spectacle/hosto

Delphine Neimon

Posted by Delphine Neimon

Fondatrice, directrice, rédactrice en chef et rédactrice sur le webmagazine The ARTchemists, Delphine Neimon est par ailleurs rédactrice professionnelle, consultante et formatrice en communication. Son dada : créer des blogs professionnels. Sur The ARTchemists, outre l'administratif et la gestion du quotidien, elle s'occupe de politique, de société, de théâtre.

Website: https://www.theartchemists.com