Elle explose les vues sur Instagram, et s’apprête désormais à monter sur scène en mode stand-up. Diane Segard a tout d’une grande humoriste et est bien partie pour s’imposer dans le sillage des Muriel Robin et consort. Avec pas mal d’atouts dans son jeu.
Une galerie de personnages
Une bouille de gamine malicieuse, une manière tout à elle de froncer le nez, des pupilles noisettes pétillantes (et boostées par le reflet de la lumière face cam), cheveux châtain et teint de porcelaine : Diane Ségard a le comique dans le sang, il suffit de la regarder cinq minutes pour le comprendre. Et dés qu’elle ouvre la bouche, confirmation puissance 1000. Cette fille est faite pour la scène. La scène Insta dont elle est une digne représentante avec 976 prestations filmées, petites saynètes savoureuses à se tordre de rire ; la scène IRL qui lui tend les bras avec la tournée du spectacle Parades » qui vient de débuter.
Une débutante ? Que nenni. La donzelle a visiblement déjà roulé sa bosse sous les spotlights, avec sa petite camarade de jeu et co-autrice Mathilde Guetre Rguieg (dixit la chaîne Youtube Mathilde & Diane). Mathilde qui œuvre dans l’ombre, écrivant avec Diane les répliques désopilantes d’une galerie de personnages pas piqués des vers, loin de là. Pamela l’Américaine et son « yoga biquette », Tata Fabi et le sexfriend, La Maman de Garance, la voisine du dessous Mme Langelot… il y en a trop pour qu’on les évoque tous.tes ici.
Précision chirurgicale, souplesse d’interprétation
Ce qui est certain, c’est que ces personnages, sidérants de vérité, jamais caricaturaux, sont nous et on ne peut que s’identifier à eux, malgré l’effet grossissant du gag. Un exercice d’équilibriste pas évident, qui frappe par sa précision chirurgicale dans l’écriture et sa souplesse dans l’interprétation. Son originalité aussi. Il ne s’agit pas seulement de parler de profils types paumés englués dans l’absurdité du quotidien.
Jeunes mamans, copines de boulot, amoureuses, ces dames (et quelques messieurs dans le tas) qu’interprète Diane avec un talent certain, une aisance déconcertante, se retrouvent toujours dans des situations incongrues et c’est là tout le piquant de la chose. Faire ressortir le malaise, la mauvaise foi, les comportements décalés, ces gestes qu’on voudrait gentils mais qui égratignent l’égo. Dixit le sketch du « Made in Taïwan », « Bernard et son GROS Scenic », « Les bijoux de Mamie », « L’achat de la première brassière », « Stimulez-vous »…
De l’imagination et plus encore
Autant d’instants de la vie dont on a oublié combien ils pèsent dans nos parcours, en bien et en mal. Difficile de détailler ce millier de vidéos, il y en a trop, mais leur visionnage vous éclairera sur l’incroyable imagination d’une Diane Ségard qui allie :
- le sens de la formule qui claque ( je ne me suis pas encore remise de « dégueuler comme un tonneau polonais » ou « j’ovule, ma Solange ») ;
- une manière bien particulière de poser la voix, une cadence verbale survoltée et une diction au scalpel en mode Josiane Balasko ;
- un regard extrêmement expressif, cette fille parle avec les yeux et elle sait varier les émotions transmises en un quart de seconde.
- La plastique du visage, cette capacité à superposer un rictus de rire avec une sensation de souffrance psychique presque viscérale.
- Les gestes, le langage du corps, ainsi la manière frénétique dont la maman de Lola (quel personnage, mon Dieu, cette dinguerie) malaxe son col de peignoir aux couleurs flashy (observez bien les vêtements, les couleurs jouent un rôle important dans la définition des caractères), histoire de souligner la dissonance cognitive qu’elle vit au quotidien, couvrant les conneries de sa gamine pour que son mari n’engueule pas la petite.
Moliéresque en plein ! J.B. Poquelin aurait croisé la route de Miss Ségard, il l’aurait engagée séance tenante, aurait écrit pour elle, il n’y a pas de doute : en homme de théâtre à l’instinct comique aiguisé, il n’aurait jamais laissé échapper pareil potentiel. Un peu balasko donc, mais aussi Anne Roumanoff, Chantal Lauby, Valérie Lemercier… Zouc également dans certaines allures, certains traits, les changements de tonalités. Diane Segard a quelque chose, une aura. Comique certes, mais c’est justement la plus difficile à assumer. Or, elle a les épaules, largement, et il se pourrait qu’assez vite, la scène ne suffise plus. Vivement le grand écran ?
Et plus si affinités
Pour en savoir plus, consultez le compte Instagram de Diane Segard ainsi que son site web.