Décidément les arts textiles n’en finissent plus d’inspirer les créatifs au travers du monde. Traditionnellement spécialisée dans la production de tapis artisanal, la ville d’Oaxaca a ces dix dernières années orienté son savoir faire vers la modernité. Au cœur de cette tendance, le peintre Francisco Toledo qui œuvre avec ferveur à l’alliance entre artisanat et art contemporain.
Fruit de son action, le Centre des Arts Écologiques d’Amérique Latine favorise la formation comme l’expérimentation. L’ensemble du patrimoine artistique du Mexique y est aujourd’hui représenté, avec comme objectif de définir l’avenir de ces disciplines. Citons par exemple l’atelier feutre dont sont issus les formidables tapis exposés actuellement à l’Institut Culturel du Mexique de Paris.
Francisco Toledo, Jan hendrix, James H.D. Brown, Irma Palacios, Demian Flores, Paloma Torres, … Sur les murs du lieu, ce sont en tout douze jeunes créateurs dont on exhibe les compositions, tissées de laines épaisses, sculptées, taillées, marquées, de motifs onctueux et élégants. Géométries cotonneuses ou rêches, le jeu des volumes et des formes réveille et module le geste traditionnel.
La Tapisserie contemporaine d’Oxaca met ainsi en scène des travaux de toute beauté, qui interpellent et séduisent tout en repensant la technique, lui apportant une forme autre. Comme complément de cette démonstration réussie, le jeune Daniel Valero dévoile son projet de fin d’étude. Nature morte a été façonnée à l’ENSAD pour reconfigurer le rapport de l’œuvre à la nature. Sacs de toile tissés de fleurs séchées discrètes comme des spectres, bouquets emprisonnés dans des blocs de céramique à la tournure primitive.
L’ensemble est particulièrement émouvant, chaque pièce dégage son énergie propre, un amour évident de la matière et du geste, le sentiment fort d’être dépositaire d’une pratique ancestrale qu’il convient de respecter tout en la faisant vibrer.
Et plus si affinités