La programmatrice du festival rochelais, Anaïs Babou, nous en dit plus sur l’édition 2017 des Francofolies 2017: les têtes d’affiche, le Message personnel de Christophe Willem, les découvertes programmées sur la Scène de la Guinguette, le retour de Jil Caplan et les nouveautés rendez-vous autour des concerts.
Comment construit-on une programmation des Francos ?
Construire la programmation d’un festival comme Les Francofolies c’est le travail d’une année. Dès le clap de fin de l’édition 2016, nous étions déjà en train de réfléchir à l’actuel festival. Nous réfléchissons aux artistes que nous souhaitons défendre, faire découvrir ou redécouvrir aux festivaliers, et à la direction artistique globale du festival. C’est un travail que l’on fait en parallèle avec l’étude du calendrier des artistes qui sont souvent en tournée au moment de leur passage à La Rochelle. La très grande majorité de notre programmation est constituée d’artistes en tournée, qui ont une actualité scénique.
À l’image de votre carte blanche par exemple où vous conviez un artiste pour revisiter le répertoire d’un auteur-compositeur français. Cette année, il s’agit de Christophe Willem.
Exactement. Cette création fait partie de l’ADN du festival.
Au moment du brainstorming consacré à notre carte blanche, Christophe Willem est très rapidement apparu comme une évidence. Nous avions envie de travailler avec lui, et il a tout de suite montré une envie forte de travailler sur ce projet. Il est d’une rare générosité, c’est un travailleur acharné qui a montré une vive implication.
Michel Berger, dont nous fêtons cette année les 25 ans de la disparition, est un immense artiste dont nous souhaitons célébrer le talent.
Ce spectacle, Message personnel, en piano-voix sera assurément un moment fort et intimiste des Francos 2017 : avec la maestria d’Yvan Cassar au piano, et la voix magique de Christophe, ce véritable instrument de musique…
Depuis plusieurs éditions, les Francos donnent l’impression de rajeunir la programmation. Gérard Pont disait l’année dernière « ne pas faire du jeunisme à tout prix »mais en 2017 encore on pourra entendre Black M, Soprano, Claudio Capéo, des artistes très FM que les ados voire les pré-ados adorent.
Depuis ses débuts, le festival des Francofolies a cette force d’être toujours à l’affût des mutations musicales. Le hip-hop par exemple a trouvé sa place dans la programmation au tout début des années 90. Le festival était alors très novateur, pionnier tout en gardant son côté généraliste. Le rôle du programmateur c’est de chercher, de sentir ce que peuvent être les attentes du public. Une autre force importante du festival, c’est de programmer de jeunes talents ; la programmation 2017 parle d’elle même avec des noms comme Gauvain Sers, Peter Peter, Tim Dup ou Clara Luciani.
Je trouve ça super que Black M et Juliette Armanet puissent être programmés dans le même festival, dans des lieux différents, ils auront des spectateurs différents.
La soirée du 12 juillet (avec Claudio Capéo, Boulevard des Airs, Soprano et Christophe Maé) sera une fête ! Une fête qui peut être familiale et nous en sommes très fiers.
Il y a aussi le retour inattendu d’artiste tels Jil Caplan ou encore le très rare Michel Jonasz. Quid de leur programmation ?
Michel Jonasz est absolument génial. Je parlais tout de suite de la générosité de Christophe Willem, Monsieur Jonasz est dans cette veine. Il jouera avec son quartet, ses potes de toujours. On voulait qu’il joue aux Francos, forcément.
Quant à Jil Caplan c’est aussi un coup de cœur. Jil est une artiste que nous suivons depuis des années et dont nous voulons partager les nombreux talents. Comme Kent ou Maissiat, elle sera programmée dans l’écrin parfait qu’est la scène bleue de La Coursive.
2016 fut l’année de tous les records. Et cette année ça s’annonce comment ?
Les retours public sont encourageants, mais je pourrais vous répondre plus concrètement dans deux semaines. On se concentre en ce moment non pas à faire plus, mais mieux, et aussi autrement : avec de nouvelles propositions. Par exemple, nous inaugurons cette année la Maison des Francofolies où le public pourra chaque jour participer à des ateliers, mais aussi écouter et participer à une conversation entre un artiste et le journaliste-écrivain Eric Fottorino autour du thème « Que dit de nous la Chanson ? ».
C’est un nouvel espace de rencontres, d’échanges pour proposer à tous les festivaliers de nouvelles pratiques autour de la chanson. Il y aura aussi le 14 juillet, en entrée libre, une conférence intitulée Que dit la Chanson de nous ? à la Tour de la Chaîne, qui posera un regard décalé sur nous à travers l’introspection de quelques chansons du patrimoine et de l’actualité.
Et la programmation de La Scène de la Guinguette, c’est aussi vous ?
À 100% oui, et elle est immanquable ! Tous les jours, de 16h00 à 19h00, trois artistes se succèdent sur la scène de la Guinguette des Francos, à La Belle du Gabut, ce nouveau lieu festif et éphémère de La Rochelle. Je vous parlais tout de suite du côté dénicheur de talent d’un programmateur, la Scène de la Guinguette en est le plus bel exemple. On y entendra du rock, du hip hop, de la pop et j’espère que le public rochelais s’y rendra en masse. Je vous recommande vivement Last Train, Papooz, Pogo Car Crash Control… en fait je vous recommande d’y aller tous les jours !
On pourra également assister à la 2ème édition des Francoff.
Là il ne s’agit pas de nous pour la programmation, c’est une entité différente, mais nous trouvons important que la ville de La Rochelle fasse la fête et vive dans tout son centre-ville pendant Les Francofolies.
Vous parliez tout de suite de Juliette Armanet, la sensation du moment. Elle est passée par le Chantier des Francos et se retrouve en première partie de Benjamin Biolay. Vous attendiez-vous à un tel démarrage de sa carrière ?
C’est difficile de répondre à cette question, en tout cas nous l’espérions ardemment ! C’est 100% mérité pour Juliette Armanet. Nous sommes heureux de participer à porter au plus haut possible son talent, comme tous ceux qui participent aux Chantiers des Francos. Bon nombre de la dernière sélection seront présents sur l’édition 2017.
Merci à Anaïs Babou pour son temps et ses explications
Et plus si affinités