Jack et la mécanique du cœur : plus que jamais, nous avons besoin de belles histoires, de récits merveilleux. Le conte musical de Mathias Malzieu s’y prête parfaitement, sans jamais sombrer dans la naïveté d’un film pour enfants. Car c’est bien aux adultes que cette intrigue s’adresse. Chacun y trouvera sa résonance, peu importe son âge.
Des moments de poésie pure
Jack donc qui cherche par tous les moyens à réchauffer son cœur gelé, qui part à la poursuite de l’amour, voyage initiatique et périple picaresque. On évoque l’univers de Tim Burton certes, mais le film possède une identité propre où se mêlent l’esthétique de Caro et Jeunet, l’ambiance de Gripari, les œuvres de Méliès, les cirques de monstres de Freaks et Elephant man, Moulin Rouge de Baz Lurhmann. Le tout dans un design steampunk en diable, avec des moments de poésie pure comme l’expression visuelle des sentiments (Miss Acacia qui se couvre d’épines à la moindre contrariété), ou ce voyage en skate où les personnages rebondissent sur des portées musicales.
Un film, des voix
Ce film, on l’écoute autant qu’on le regarde. Car l’image s’anime aussi par la voix des interprètes, des voix choisies avec infiniment de soin et beaucoup d’à propos. Musicien dans l’âme, Mathias Malzieu convoque Jean Rochefort, Olivia Ruiz, Cali, Dani, Arthur H, Rossy de Palma, Babet, Marie Vincent, autant de tessitures qui font vivre et vibrer cette fable sur l’amour à mort, où s’enclenchent les histoires impossibles, les affects à sens uniques, et les relations avortées. On retiendra la diction incroyable de Grand Corps Malade et les accents d’outre tombe de Bashung dont les paroles animent le personnage de Jack l’éventreur.
Un imaginaire plus libre
On retiendra surtout qu’avec Jack et la mécanique du cœur, le paysage culturel français se dote d’un conte qui mêle traditions hexagonale et anglo-saxonne, qui hybride les histoires de Perrault et les grandes épopées que sont Peter Pan ou Mary Poppins. La chose mérite d’être soulignée car elle ouvre les portes à d’autres types de narration, à un imaginaire plus libre, moins moralisateur où la fantaisie est reine autant que les émotions.
Et plus si affinités
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