4 octobre 1970 : c’en est fini de Janis Joplin, morte d’overdose dans une chambre d’hôtel californien. La chanteuse s’est éteinte, le mythe peut prendre racine, alors que la talentueuse donzelle rejoint le club des 27 dans un nuage de poudre céleste. Ce mythe, Amy J.Berg en a recomposé les étapes, suivant la carrière de Janis comme on le ferait d’une Maria Callas ou d’une Billie Holiday. Car il faut bien le reconnaître, la chanteuse eut tout de la diva, en bien comme en mal.
En 1h40 de témoignages, d’interviews, de films, d’extraits de concerts, nous suivons la lente métamorphose de ce phénix, depuis son Texas natal jusqu’aux ultimes instants hollywoodiens. Et la question demeure de ce qui l’a propulsée au sommet, de ce qui l’a détruite. Peut-être est-ce la même chose ? Un sentiment constant de décalage, un talent évident mais dont on doute, un formidable manque d’amour, une soif absolue de reconnaissance, … pour sûr, la drogue n’est pas la seule responsable de la tragédie.
Forte mais torturée, intelligence émotionnelle à vif, Janis Joplin apparaît sur ces images dans toute l’ampleur d’une figure iconique, dont l’impact provient du croisement des genres : une voix absolument sidérante, le blues dans le cœur, le rock dans les veines, la came et l’alcool comme fils directeurs de ses errances. Il y a des douleurs qu’on efface pas, qu’on sublime pour atteindre les sommets et y prendre la foudre, dans une transe absolues.
En transe donc, Janis traverse cette carrière éclair, en studio comme sur scène, s’abandonnant corps et âme à un public qui l’adule. On découvre ici ses exigences, ses desiderata, sa solitude, son appétit de connaissances … et on s’interroge : si elle avait survécu, que serait-il advenu de Janis ? Vongt ans plus tard, aurait-elle réussi son meilleur album aux côtés du producteur des Doors, Paul Rothchild, comme il lui avait promis, alors qu’elle enregistrait son ultime chanson ?
On ne le saura jamais ; demeurent une réputation de fouteuse de merde, quatre albums, des entretiens, des photos superbes et ces moments fabuleux quand Janis est en scène … le reste est silence.
Et plus si affinités