« Ce n’est pas un palais, c’est une ville entière » disait Charles Perrault du château de Versailles, pour illustrer sa splendeur. Une ville complétée de jardins gigantesques pensés comme une extension des salles fastueuses. Des jardins qui aujourd’hui encore continuent de fasciner le public et de fédérer les visiteurs. Avec l’été, le château de Versailles passe en mode outdoor. Jardins musicaux, Grandes Eaux jaillissant de partout, les espaces verts sont à la fête.
Un espace de plaisirs et de fêtes
Le château de Versailles ? À l’intérieur, 700 pièces, 2 513 fenêtres, 352 cheminées, 67 escaliers, 483 miroirs, 13 hectares de toitures… En version outdoor, 93 hectares de jardins, avec 600 jets d’eau, 20 kilomètres de mur de clôture, 42 kilomètres d’allées et 372 statues. Des enfilades d’allées, de chemins, de bosquets, de plans d’eau, avec une organisation précise, des thèmes, des décors, des ambiances spécifiques suivant un parcours pensé. Et des temps forts, comme l’Orangerie ou le Grand Canal.
Oui, vous l’aurez compris, le palais du Roi Soleil ne se conçoit pas sans ses jardins, et ce n’est pas pour rien que Louis le XIVᵉ convoqua Le Nôtre afin d’orchestrer un chantier qui ne s’arrêtera jamais d’évoluer : aujourd’hui encore, nombre de techniciens s’affairent à entretenir/restaurer l’immense surface pensée alors comme une extension des imposants appartements, un espace de plaisirs et de fêtes somptueuses (et au passage s’inquiéter de préserver la biodiversité tout en respectant les gestes jardiniers d’antan).
La pompe du régime absolu
Il s’agit dans tous les cas de perpétuer encore et toujours le rapport presque amoureux que le Roi-Soleil entretenait avec ses parterres, parmi lesquels il se promènera jusqu’au soir de sa vie. Des parterres qu’animaient des fontaines majestueuses vibrant au son de la musique de Lully… et des Grandes Eaux. Spectacle prisé, d’une majesté incomparable et qui en dit long sur la fonction du château comme symbole monarchique.
Impossible en assistant à ce spectacle de ne pas admirer celui qui en voulut l’existence, calculant jusqu’aux effets sonores et visuels obtenus par le scintillement de l’eau sur les marbres. En parsemant ses jardins d’autant de scènes aquatiques inspirées par la mythologie, Louis XIV savait qu’il en imposerait esthétiquement, signifiant par cette mise en scène la pompe du régime absolu.
Soumettre la nature à la volonté royale
Idée latente, partout à l’œuvre : la maîtrise des éléments naturels qui se soumettent à la volonté visionnaire d’un homme de pouvoir. Cette logique est partout à l’œuvre, dans les cascades assourdissantes comme jaillies des profondeurs telluriques, dans les dieux de métal émergeant des ondes, ainsi ce Neptune mythique sortant de sa fontaine afin de saluer le roi comme un égal au milieu de torrents impressionnants (il faut une dizaine de techniciens pour ouvrir toutes les canalisations et mettre en branle cette symphonie).
Vous l’aurez compris, impossible de visiter le palais de Versailles sans parcourir ses jardins et leurs surprises : ils ont été conçus comme un tout, un gigantesque et magnifique ensemble qui dicte encore sa loi aux décorateurs contemporains. L’été offre l’opportunité d’ouvrir ces espaces et leurs beautés au public, en orchestrant en grande pompe les fééries d’autrefois. Une expérience à vivre pour découvrir l’autre visage de cet art de vivre et comprendre la véritable dimension esthético-politique du lieu.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus et découvrir ces merveilles, consultez le site du château de Versailles.