Ok il date de 2001 et depuis de l’eau a coulé sous les ponts de la communication. Pourtant à l’heure du tout numérique, l’enquête fracassante de Florence Amalou est-elle caduque ? On se doute que non : digitalisation à tout crin et explosion des réseaux sociaux ont clairement envenimé les pratiques exposées dans ces trois cents pages volcaniques.
Nous sommes donc en 2001 ; tout puissant, le secteur de la publicité et de la communication commence à dévoiler ses pratiques douteuses, que l’auteure, journaliste spécialisée bossant pour Le Monde prend un malin plaisir à démonter avec fracas et une foultitude d’exemples qui font frémir. Réification du corps féminin, hyper sexualisation des réclames, racisme latent ? Tout cela, c’est la partie émergée de l’iceberg ; il y a le reste.
Ou comment contourner les lois et les interdictions pour vendre des médocs à des malades qui n’en sont pas, banaliser le tabac même son on sait que c’est un vrai poison, toucher les gamins jusque sur les bancs de l’école, mettre en avant les politiques alors qu’on n’a pas le droit, déjouer la liberté de la presse via le chantage à l’encart pub … et faire jouer ses réseaux, occultes mais ô combien puissants pour chopper de la campagne de comm’ …
Vous verrez, les méthodes employées font peur, entre inconscience et réflexe quasi mafieux. Elles dessinent l’avenir numérique, la récolte massive de nos données, aujourd’hui passée dans les mœurs, déjà pensées et mises au point il y a quinze ans. Du coup l’étude de Florence Amadou, parcourue à la lumière de l’actu, prend des allures de prophétie, et donne des clés supplémentaires et bien pratiques pour décrypter le dessous des cartes. Comme quoi, c’est dans les vieux bouquins qu’on fait les meilleures soupes analytiques ?