Puisqu’on en est à parler de déchets (cf l’article de Dauphine sur les expos dédiées au sujet), pourquoi ne pas enfoncer le clou avec le livre Autopsie ? Et là petit moment de solitude du lecteur qui s’attend à plonger dans les poubelles d’un institut médico-légal. Ratéééééééé ! Publié par les éditions de la Martinière, Autopsie nous embarque dans les poubelles des stars. Et cela vaut le détour.
Le petit bout de la lorgnette
A la source du projet, une association assez inattendue : d’un côté Jean-Paul Demoule un prof de protohistoire, de l’autre, deux paparazzi, Bruno Mouron et Pascal Rostain qui, après être passés par les fourches caudines de Paris-Match, ont monté leur propre agence de presse. Et qui ont décidé d’aller explorer les poubelles de leurs clients habituels, histoire de voir la vie des people par le petit bout de la lorgnette.
Et là, fantasme en plein : que va-t-on trouver dans les ordures des grands de ce monde ? Des sacs de came ? Des seringues usagées ? Des trucs innommables ? Tout un tas de preuves plus ou moins ignobles d’une vie dissolue et dépravée ? Ou ce qu’il y a dans les poubelles de tout le monde ? À savoir pas grand-chose d’intéressant ni de palpitant, bref la preuve que les stars sont comme vous et moi, de simples consommateurs ?
Des vies routinières
Pour accentuer cet effet, les deux photographes ont pillé aussi bien les déchets de célébrités (Brigitte Bardot, Madonna, Steven Spielberg, John Travolta, Mick Jagger, Damien Hirst, Kate Moss et j’en passe) que celles d’anonymes croisés aux quatre coins du monde. Les sacs subtilisés sont vidés, les ordures soigneusement recueillies et rangées par thématiques sur un fond noir selon une composition géométrique où dialoguent emballages alimentaires, produits ménagers, vieux journaux et paquets de clopes.
Parfois, le nom d’une marque de luxe s’impose, un logo prestigieux accroche l’œil, donnant à réfléchir sur les penchants de l’élu.e, ses habitudes de vie, ses lectures. Mais dans l’absolu, rien ne change vraiment. Preuve que nous sommes tous logés à la même enseigne, avec des petites vies routinières, notre lot d’ordures que seuls deux doux dingues comme Mouron et Rostain sont capables de sublimer par la magie de l’objectif.
Et plus si affinités ?
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