Quid des palaces durant la période de l’Occupation? À Paris, tous les grands hôtels furent investis par les nazis qui s’y installèrent sans vergogne. Situé place Vendôme, le Ritz fut aussi concerné, devenant ainsi le miroir désenchanté de ces années sombres. C’est ce que dévoilent Tilar Mazzeo dans le livre 15, place Vendôme – Le Ritz sous l’Occupation.
Le Ritz occupé
Revenant un temps sur l’histoire du célèbre palace, l’autrice va ensuite se concentrer sur la vie du Ritz de 1940 à 1945. Véritable point de chute de l’intelligentsia mondiale, le Ritz continue de vibrer durant ces cinq années, accueillant aussi bien Goering que Chanel dans les suites de luxe, tandis que dans les couloirs, les actions de résistance se mettent en place. Partout des espions, des relations sulfureuses, des actes héroïques, des arrestations… Ainsi ce très grand hôtel, symbole de l’art de vivre à la française, va vivre certains des moments clés de la Seconde Guerre Mondiale.
Anecdotes et image de marque
Tilar Mazzeo multiplie les anecdotes, revenant par exemple sur l’obsession d’Hemingway, qui, accompagnant les troupes américaines, se montre déterminé à arriver le premier au Ritz pour en libérer le bar. Une histoire parmi tant d’autres dont les fils tortueux se nouent dans les sous-sols et les étages de cette vénérable institution. On découvre par ailleurs les problématiques de ravitaillement : comment conserver son rang et son image de marque quand on manque de tout et que les clients, pratiquement tous officiers allemands, refusent de payer leur note ?
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En 280 pages trépidantes, on plonge dans les arcanes du Ritz, respirant au passage l’atmosphère d’angoisse et de complots qui y régnait, comme un écho de l’ambiance du Paris occupé.
Et plus si affinités