Peut-on être champion sportif et homme de bien ? Le cas de Gino Bartali le confirme. Le grand coureur cycliste florentin, véritable star dans l’Italie années 30, a également su se distinguer durant la Seconde Guerre Mondiale. Mais de cela on parle moins que de ses exploits à vélo.
C’est pourtant grâce à ses talents qu’il va participer à la protection de milliers de juifs italiens, en acheminant faux papiers et argent d’un point à un autre d’un grand réseau de résistance, sous prétexte de s’entraîner. Ce qui lui valut quelques démêlés avec les milices fascistes, mais aussi sa sauvegarde, puisqu’à chaque faux pas, il se trouvait un fan pour l’en sortir.
Ce choix, il le fit en toute connaissance de cause, ne parlant jamais ni pendant ni après de son engagement. Il faudra quelques témoignages de rescapés pour qu’enfin on apprenne son rôle, dont il ne fera jamais gloire néanmoins. C’est le portrait de cet homme hors du commun que dresse le journaliste Alberto Toscano dans la biographie Un Vélo contre la barbarie nazie.
En 240 pages, l’auteur évoque la vie de cette vedette, adulée par les italiens, respectée par ses adversaires, en resituant sa destinée dans celle d’une Italie en crise, bouleversée par le fascisme, obligée de reconstruire après guerre, et où Bartoli, plusieurs fois, s’illustrera pour sauvegarder sa patrie. Doté d’une foi absolue, ce personnage haut en couleur met en lumière les liens étroits entre le sport et la politique, soulignant l’importance des valeurs, le refus de les transgresser.
Son aventure rappelle celle des Rebelles du foot, démontrant ainsi que l’univers du sport n’est pas uniquement contingenté à la futilité, au dopage et aux pots-de-vin. Il s’agit de remémorer les responsabilités des champions, le fait qu’ils constituent des exemples, que leurs exploits ne sont rien sans un minimum d’éthique.
Et plus si affinités