Ok détourner un des titres phares de Pierre Perret pour chroniquer un ouvrage sur les zombies, cela peut paraître capillotracté, pour ne pas dire cynique. Pourtant, Zombies – Une histoire illustrée des morts-vivants, l’étude de Jovanka Vuckovic préfacée par le maître Romero (c’est pas rien, quand même), colle au rythme gaillard de la célèbre chanson, zizis en moins, goules en plus.
Une légende qui a vu du pays
C’est qu’en 175 pages brillamment illustrées sans trop en montrer, histoire d’appâter le lecteur pour lui souffler de furieuses envies de visionnage, l’autrice, par ailleurs réalisatrice et scénariste, fait le tour d’une thématique ultra-exploitée, qui n’en finit pas de fasciner et de surprendre : avouons-le, le zombie est tendance ! Croyances, livres, films, jeux vidéos, séries TV, BD, beaux-arts, il s’infiltre partout… et depuis longtemps ! De la fin du XVIIIᵉ siècle à nos jours, il en a vu du pays, ce revenant dont les racines remontent aux sagas vikings et aux récits mythologiques de l’Antiquité. Véritable légende moderne, il a pourtant subi bien des mutations avant de débouler dans notre quotidien, jusque sur le pavé des zombi prides du monde entier.
Universalité indéniable, persistance incroyable
D’une plume alerte et précise, Vuckovic explore les différents chapitres de cette épopée, pour interroger ce phénomène planétaire et sa persistance incroyable dans le domaine des arts comme de la culture. Zombie superstar ? On n’en est pas loin ; étonnamment cet antihéros n’en finit pas d’inspirer des créatifs qui se servent du personnage pour refléter les travers de notre société, tout en captant l’attention d’un public de connaisseurs. Que vous soyez fan ou néophyte, l’ouvrage devrait vous plaire par ses nombreux niveaux de lecture et sa finesse d’analyse. Peut-être pas une Bible du genre mais pas non plus un « Zombies pour les nuls », cette Histoire illustrée des morts-vivants a le mérite de mettre en lumière l’universalité indéniable d’une créature qui perturbe l’ordre de nature pour le pire et le meilleur.
