C’est le propre des grands mythes que de poser beaucoup de questions et de faire couler beaucoup d’encre. Star Wars n’échappe pas à cette règle d’or. Depuis 1977 et la sortie du premier opus de ce space opera d’anthologie, on ne compte plus les publications qui dissèquent par le menu et sous tous les angles le chef-d’œuvre consacré de George Lucas. Parmi cette bibliographie conséquente, soulignons l’existence de deux tomes de la série Agir et penser comme… publiés par les éditions Opportun et dédiés à Dark Vador et Maître Yoda.
Passer au crible des méthodologies contraires
On ne peut faire plus antithétique que ces deux personnages phares de la saga Star Wars. Les deux Jedi illustrent de façon magistrale et chacun à sa façon les côtés lumineux et obscur de la force.
- Yoda, petit, vert et grandes oreilles, grammaire inversée mais redoutable escrimeur, sage, posé, pédagogue rigoureux, patient, intègre, méfiant également.
- Dark Vador, grand, noir, masqué, armure de samouraï électronique aux allures de chevalier fasciste, mi-homme mi-machine, qui fait régner la terreur jusque parmi ses lieutenants qu’il étrangle à la moindre erreur.
Visiblement très sensibles à ces deux icônes, Gwendal Fossois et Fred Staal, en fin connaisseurs de la tétralogie, leur consacrent deux ouvrages dans lesquels ils passent au crible ces méthodologies contraires, qui néanmoins peuvent inspirer nos chemins de vie. Avec autant de pertinence que d’ironie, les auteurs interrogent les philosophies que portent Yoda « sage, respectueux, puissant, curieux, mystérieux, iconique… » et Vador, « stratège, mystérieux, manipulateur, persévérant, puissant… ». Duquel nous réclamons-nous ? Lequel aimerions-nous être ? Lequel pourrait nous inspirer ?
Dégager des voies pédagogiques inédites
Et si la réponse était, non dans la confrontation, mais dans l’hybridation ? Et s’il y avait du bon à prendre chez Vador, des zones plus opaques chez Yoda ? Et si nous avions tout intérêt à dépasser les apparences pour opérer une synthèse de ces deux existences hors normes et en tirer des enseignements communs, tracer ainsi notre route sous leurs férules réconciliées ? Ce qui est sûr, c’est que ces deux ouvrages se complètent harmonieusement pour renouer avec le développement personnel, la psychologie, la philosophie, la métaphysique…
Voici également l’opportunité de mesurer la profondeur du récit fondateur tissé par Lucas, tout en dégageant des voies pédagogiques inédites, une manière inattendue mais passionnante, d’embrasser des disciplines dont la platitude de l’enseignement classique nous avait détournés depuis longtemps. Heureusement, la force est avec les deux auteurs comme avec nous pour nous rappeler que les voies menant au savoir sont, sinon impénétrables, du moins toujours surprenantes quand elles sont ludiques. En d’autres termes, ruez-vous sur ces deux ouvrages, vous allez adorer et peut-être en faire vos livres de chevet.