Déjà Claude Lelouche avait évoqué le sujet via le magistral Les Uns et les autres, qui suit le parcours de quatre familles de musiciens et danseurs à l’heure de la Seconde Guerre Mondiale. Créées en 2009, les éditions Notes de nuit creusent la question de la Shoah pour en transmettre la mémoire : elles consacrent la collection «La beauté du geste» à la thématique de la musique classique confrontée au nazisme. Une approche aussi pertinente que passionnée.
Des musiciens face à la dictature
De livre en livre, nous suivons le parcours de musiciens, de chefs d’orchestre comme Otto Klemperer, Fritz Busch ou Toscanini face à la dictature. Fallait-il s’entendre avec le pouvoir en place, fuir, s’exiler ? Certains n’eurent guère le choix, Tous durent s’adapter à de nouvelles conditions de vie, tous vécurent le déracinement, tous trouvèrent dans la musique une arme de résistance, pour eux et pour un public en manque d’espoir.
Brutalité et incohérence
Avec rigueur et recul, ces biographies particulièrement documentées reviennent sur ces vies consacrées à l’art, que l’intolérance et la barbarie tentèrent de briser, que la folie humaine fit basculer en quelques jours parfois. Ces pages émouvantes mettent aussi en évidence les incohérences d‘une tyrannie désireuse de profiter du talent et de la renommée de ces génies, sans toutefois en accepter les origines, les difficultés que connut l’industrie musicale classique pour tenter de survivre.
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Le jeu du hasard et de la persévérance
« Vici d’arte » chante la Tosca alors qu’elle est abusée par Scarpia ; chacun des musiciens ici traité pourrait revendiquer ces paroles, cette émotion. Comment demeurer créatif quand on est pris dans une tourmente politique, quand on risque sa sécurité, sa vie, celle des siens, quand l’avenir soudain s’assombrit ? Ces livres, en relatant des parcours précis, apportent des réponses éparses où le hasard joue autant que la persévérance et le désir de survie. Voilà pourquoi ils sont incontournables.
Et plus si affinités
