Froid, pluie, hiver, alors que les inondations guettent, la morosité s’installe, avec des envies d’ailleurs, de soleil, de tropiques. Il est plus que temps de visionner La Loi de la jungle … et de se dire que finalement la vie en métropole n’est pas si mal ?
La Loi de la jungle: la délicieuse petite comédie signée Antonin Peretjatko se range aux côtés des fantaisies filmiques du type Mammuth, Fils de, Pan pleure pas ou Le Quepa sur la vilni ! pour nous faire rire sans nous prendre la tête. Au programme les aventures de Marc Chataîgne, stagiaire du ministère de la norme dépêché au fin fond de la Guyane française pour valider un projet … de piste de ski. A ses côtés, une autre stagiaire qui lui sert de guide : tous deux vont se perdre dans la jungle, pour y vivre des aventures rocambolesques digne d’un épisode de Tintin.
Entre insectes rampants, reptiles en tous genres, sectes cannibales, mercenaires friands de boissons aphrodisiaques, singes voleurs de smartphones, agent du fisc au profil de Rambo, promoteur de ligne ferroviaire à la cervelle en fromage blanc, Chataîgne et sa belle Tarzan ne vont pas chômer, enchaînant les situations ubuesques dans ce département qui n’a de français que le nom, tant il se différencie de l’Hexagone, par le climat, le relief, la végétation, les mœurs … difficile d’appliquer les directives européennes dans cet univers peu clément mais si fascinant.
S’amusant des contradictions du pouvoir qui va jusqu’à ériger des ponts que personne n’emprunte dans une forêt amazonienne tout puissante, pour prouver la puissance de la Nation, quitte à avoir l’air complètement crétin, Peretjako joue la carte du réalisme. Son équipe a bien pataugé dans les boues guyanaises, ses acteurs ont crapahuté dans les sous-bois, ce sont bien des larves vivantes que Vimala Pons dévore sous l’oeil atone d’un Vincent Macaigne absolument délirant. Ajoutons Pascal Legitimus, Mathieu Amalric et Jean-Luc Bideau, sans compter les autres protagonistes de cette farce loufoque et nous aurons une petite idée du délire propre à l’ensemble.
On ne s’ennuie pas un instant, les gags s’enchaînent avec aisance et légèreté, tandis que le réalisateur, gentiment, se moque d’une pseudo-modernité qui perd son aura face à la nature toute-puissante. Cela nous vaut une heure quarante de drôlerie, servie par des comédiens hors pair, dans un esprit décalé qui évoque par moments les films de Jean Yanne, les facéties de Jean-Pierre Mocky, les péripéties de Philippe de Broca.
Et plus si affinités
http://www.hautetcourt.com/film/fiche/282/la-loi-de-la-jungle