Foisonnants, colorés, enchevêtrés, échevelés, voraces et mouvants jusqu’à la nausée, les tableaux d’Erro avalent leur spectateur. Impertubablement. Et pour cause. L’artiste islandais, de tout temps, s’est donné pour mission de synthétiser les images du monde. Et Dieu sait si nous n’en manquons pas dans cette société du spectacle total qu’analysait Guy Debord avec tant de pertinence.
Sa carrière s’envole dans les années 60, au moment où notre monde débride le visuel dans l’avancée technologique de la petite lucarne et du grand écran. L’émergence d’internet ne fera qu’accentuer cette frénésie. Entre fresque, cartoon, BD, et street art, le talent d’Erro va s’exprimer, absorbé par cette mosaïque infinie de clichés qui bombarde nos pupilles.
Informations, publicités, distorsions ou vérités, il les mixe dans une longue procession, qui rappelle Picasso, Bosch et Disney. « Une sorte d’anti-encyclopédie visuelle et critique de tous les savoirs, pleine de couleurs et de drôleries, d’outrances et d’ambigüités, accessible à tous » est-il expliqué dans l’introduction de l’exposition programmée par le MAC Lyon pour sa réouverture en ce début Octobre.
3 étages dédiés au travail de cet artiste hors normes, 3000m2 qui accueillent plus de 250 œuvres, collages, dessins, aquarelles, films, collectées dans les collections privées et publiques européennes pour détailler le parcours créatifs de ce génial storyteller de notre inconscient collectif. Une rétrospective qui promet d’être stupéfiante et riche d’enseignements, car la mise en parallèle de ces œuvres va forcément occasionner des croisements sémantiques pour le moins cocasses.
Et plus si affinités
http://www.mac-lyon.com/mac/sections/fr/expositions/2014/erro/