Fin septembre 2013 : nous quittons la 15eme édition de MARSATAC qui vient de boucler cette session anniversaire en direct du Théâtre de la Criée avec l’ensemble des concerts du projet Mixup. Une victoire en soi que cette passerelle culturelle concrétisant la sortie d’une adolescence agitée pour marquer l’entrée dans l’âge adulte.
Et comme de juste la 16eme édition rebondit sur cette ultime action pour en poursuivre le cours, avec une charte visuelle qui en dit long sur les nouvelles orientations du festival : une porte vers les étoiles, la création d’une constellation. Finis les feux révolutionnaires, il s’agit désormais de porter les regards et les aspirations vers les hauteurs culturelles, chose faite sur plusieurs points.
Première constatation : la programmation tape à plusieurs niveaux, donnant à Marsatac une étoffe multidimentionnelle. Cercle concentrique le plus large car le plus éloigné géographiquement, notons la présence des artistes venus du Nouveau Continent pour endiabler le public phocéenne : le californien The Gaslamp killer, Kenny Larkin de Detroit, le new yorkais Juan MacLeanDJ, Publicist, Busdriver, Freddy Gibbs, Gramatik, Figure, Chicago Takeover, les canadiens de Tiga.
S’y ajoutent, plus proches, les représentants de la belle Europe : les Luxembourgeois de Monophona, les Suisses de Kadebostany, les Hollandais de Bombay Show Pig, le danois Trentemøller, l’irlandais de Shit Robot, les dublinois de Kid karate, l’écossais Erwan Pearson, les allemands Claptone ou Cardini&Shaw, les belges de 2ManyDJs set ou de Coely, les suisses The Young gods, les anglais Quantic, Virus Syndicate, Eclair Fifi.
Tout ce beau monde côtoie en coulisses et sur plateau les français Gezaffelstein, Fakear, Black Strobe, Super Discount 3 (Etienne de Crécy +Alex Gopher + Julien Delfaud), , Skipe the use, Casseurs Flowters (Orelsan + Gringe), Dirtyphonics, ONRA auxquels il convient d’adjoindre les purs produits de la faune musicale marseillaise, j’ai nommé Tambour Battant, Kid Francescoli, Date with Elvis, Hugo Kant, DJ Djel.
L’année dernière avait marqué sa reconnaissance aux premiers rangs du festival, cette nouvelle édition consacre la scène marseillaise, prouvant que les enfants de la cité phocéenne sont en train de construire un bassin artistique reconnu et respecté. La preuve en est que Marsatac, après deux ans d’errance revient à la Friche de la Belle de Mai (où nous l’avions découvert il y a trois ans) pour en investir les locaux refaits à neuf.
Là aussi une continuité de la passerelle établie avec la Criée puisque la Friche, retapée pendant Marseille capitale culturelle européenne 2013, a désormais un statut d’accueil des talents, avec des ateliers, des salles de spectacles, des espaces d’exposition pour la photographie et l’art contemporain. La prog de Marsatac se déroule donc au coeur des manifestations du site, qui demeurent accessibles pendant les concerts, d’où la possibilité pour un public néophyte de découvrir cet univers.
Outre la Belle de Mai, Marsatac, comme à son habitude, va s’infiltrer dans d’autres lieux de la ville, et non des moindres, puisque les troupes festivalières vont aller camper une nuit complète au Palais de la Bourse, haute sphère économique de l’agglomération, afin d’y dropper une folle nuit de DJsets. Autre site névralgique investi, la bibliothèque de L’Alcazar, médiathèque régionale installée cours Belsunce, accueille, en parallèle de l’exposition du photographe Richard Bellia, célèbre spécialiste des concerts et du monde du rock, des journées professionnelles, visant à initier les personnes intéressées aux arcanes de l’économie musicale et culturelle.
Occuper des lieux clés pour renforcer la présence du festival dans le paysage politique marseillais et régional au sens large, ancrer un peu plus profondément les musiques actuelles dans un tissu artistique reconnu, renforcer le lien avec la lecture et le numérique, la photo, l’art contemporain : Marsatac tape d’autant plus fort que ses regards se tournent désormais par delà le continent puisqu’il va bientôt se droper à Bogota en Colombie pour apporter sa pierre aux festivals de là-bas séduits par cette diversité.
Si l’on résume, ce 16eme chapitre s’avère riche en avancées significatives. Voici qui légitimait un peu plus l’incontournable interview de Dro Kilndjian, saisi entre deux scènes dans le rush de l’action, et désormais un rendez-vous central dans le calendrier culturel de The ARTchemists. L’occasion de faire un point, sur le secteur culturel en crise, les questions de budget, les projets aussi et cette ouverture riche d’énergie et d’espoir sur la Colombie :
Marsatac 2014 : le point sur la 16eme édition avec Dro Kilndjian by The Artchemists on Mixcloud
Merci à Dro Kilndjian pour son temps et ses explications.
Et plus si affinités