Bourdelle : chevelure de dieu en colère, regard de feu, allure décidée, tout dans la photographie du jeune sculpteur crie la volonté, absolue, conquérante. Et initiatrice. Nous découvrons ces traits butés dans une des salles de son atelier, alors que nous investissons le musée qui lui est dédié pour visiter l’exposition Balenciaga. Et c’est un fait : si la mise en regard entre sculptures et costumes vise à mettre ceux-ci en exergue, l’effet vaut dans l’autre sens.
Gigantisme et modernité
On reste saisi par le volume, l’épaisseur qui jaillissent de ces formes, la tension à l’œuvre. Doucement, la modernité trace son chemin dans cet esprit qu’on devine perpétuellement en travail. Rodin certes a imprimé sa patte, Bourdelle a longtemps travaillé avec lui, dans un respect mutuel. Mais progressivement il s’en détache tandis que le gigantisme s’impose, que les sujets deviennent titanesques, au gré des matériaux.
Un cadre étonnant
Et doucement cette conception innovante trouve un écho chez de jeunes élèves comme un certain Giacometti. Dans ce cadre étonnant, où le fouillis de l’atelier poussiéreux voisine avec les murs de briques, où les hautes statues s’érigent dans le paisible jardin, où les ébauches de glaise font face aux marbres sévères, on touche du doigt la manière dont la perception du monde et de l’homme peut se métamorphoser.
De nouvelles perspectives
À l’heure où Verlaine, Rimbaud puis Apollinaire accouchent de la poésie contemporaine, Bourdelle donne naissance à une sculpture destinée aux mentalités du XXeme siècle, qui inspirera les mouvements futurs, autorisera de nouvelles perspectives, audacieuses et conquérantes. C’est toute la portée du musée Bourdelle que de mettre cette transition en évidence.
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur le musée Bourdelle, consultez le site qui lui est dédié.