Situé sur la fin novembre (cette année le weekend des 22 et 23), ce festival luxembourgeois clôt notre approche de la scène musique actuelle du Grand Duché ( rappelez-vous Food for your Senses dans les champs puis Rock Um Knuedler en plein cœur de la ville) avec un rassemblement plus tourné vers la profession.
En effet, Sonic Visions existe depuis 6 ans et prend ancrage au sein du Rockhal, complexe dédié à la musique avec studios de répétitions, restaurant en sus de la salle (6500 places) et du club (1100 places) pour s’adresser au public ET aux acteurs de la filière musique actuelle de la région et des pays voisins. C’est du très lourd donc avec un rassemblement concentré sur :
- les concerts où de très grosses têtes d’affiche type C2C ou The XX côtoient des valeurs montantes comme Metro ou Bonaparte.
- les conférences, avec cette beaucoup de sujets sur la promotion des musiques via le digital, le B to B, les droits et les copyrights, le crowd funding, l’évolution de la profession (notons cette année une conférence sur la nouvelle génération de managers), … autant de thèmes d’actualité que nous avons vu abordés au MaMA, donc de ce point de vue le Sonic Visions se maintient dans le rythme.
- les apéros, là aussi comme au MaMA ou au Printemps de Bourges, ils permettent aux acteurs de la filière de se rencontrer de manière sympa, conviviale et informelle, mais n’en doutez pas, derrière les négociations commencent et aboutissent.
- les showcases, petits concerts acoustiques qui mettent en valeur de jeunes artistes en repérage et en devenir.
Concernant le line up, il rassemble une trentaine de groupes, luxembourgeois donc comme l’incontournable Aufgang (décidément le trio est devenu le fer de lance de la scène luxembourgeoise), Natas loves you, Sunglitters, Mutiny of the Bounty, Porn Queen (tous connus de nos services puisque repérés dans nos précédentes incursions au cœur du Grand Duché) auxquels s’ajoutent les anglais Benjamin Clementine, Hurts, Farao, Frightened rabbit, les allemands Leslie Clio, Charity Children, Ok Kid, Dear reader, les belges de Girls in Hawaii, Sigur Ros from Islande bien sûr, Pegasus et Nonono de Suède, Bottled in England du Danemark et cocorico les français Colt Silver, Owle, We are match.
On reste donc sur une affiche en grande majorité européenne (quelques musiciens issus d’Afrique du Sud ou de Nouvelle Zélande se sont glissés dans les formations mais aucune échappée belle sur d’autres continents). Et dans l’ensemble de très jolis coups de cœur (on est un peu là pour ça aussi quand même à la base, il s’agit avant tout de musique) pour :
Dirty crows
Du rock carré, graveleux, impecc et crade juste ce qu’il faut avec des mélodies décoiffantes de riders bouffant le bitume avec délectation. Rien à dire, on se laisse faire gentiment J.
https://www.facebook.com/DirtyCrows
Alvin and Lyle
Des rythmes tout en nuances, enrobants, lancinants, dansants, prenants, … le tout se veut une mélodie séduisante qui prend le cerveau et ne le lâche plus …
https://www.facebook.com/pages/Alvin-and-Lyle/246990582014743
Synthesis
Une electro pop très discrète, tout en retenue, en pudeur, qui doucement affirme sa puissance, avec une voix féminine qui sur certains mots, certaines tonalités rappelle celle de Kate Bush. Beaucoup de présence et de charisme sur ce projet.
https://www.facebook.com/Synthesis.music
Fyfe
Un tout jeune musicien qui pose une atmosphère désincarnée intimiste et fragile, minimalisme, épure toute en émotions, en affect, une complainte d’adolescent tranquille et désespérée.
I breake horses
Ici une electro torturée mais harmonieuse, expérimentale et osée qui sort des tripes, froide et sous dérapage contrôlé, une véritable esthétique du son et de l’image qui correspond à un univers onirique riche de potentialités.
Et plus si affinités