Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas au détour d’un mail mais dans la vraie vie vraie que je détecte les bonnes œuvres de ces messieurs de Tales. C’est plus exactement un matin, dans le métro que s’opère le coup de foudre alors le duo Rom Albrecht/Chris Törneland y active l’ensemble de la rame en égrainant son répertoire propre matiné de références aux Beatles et à Simon and Garfunkel. Sincèrement ça passe crème et ça fait du bien aux oreilles et au moral.
C’est donc en souterrain que le binôme s’est progressivement taillé une petite réputation jusqu’à se retrouver en concert au Bus Palladium ou sur la prog du Blabladay. Tree of life leur EP marque une étape supplémentaire de qualité dans l’évolution du combo progressivement devenu du reste un quintet avec l’arrivée de Assewé à la basse, Jeli Dogo aux percussions et Antoine Michaud à la gratte électrique. Ouep je sais … y a du talent à revendre … et de la rigueur. Du plaisir aussi. Beaucoup. Et de la volonté. Cela se sent à chaque note jouée.
De la folk, de la pop, du rock : le mélange est intemporel, il conquiert les coeurs, il parle tous les langages. Les quidams aux mines grises se prennent à sourire dans les cahots qui séparent deux stations ; ils sortent à destination avec la pêche et un chouia de regret. C’est qu’avec leur sens du rythme, leur décontraction, leur professionnalisme les gars de Tales ont ce petit quelque chose de terriblement humain qui fait les grands artistes.
La dernière fois que j’ai vu pareille implication c’était en regardant Dave et Andy de Heymoonshaker monter sur scène. Un duo là aussi, complice, un brin barré, terriblement passionné et baroudeur. A croire que cet amour de la liberté continue de faire école malgré les ravages du fric et de la célébrité à tout crin. Tales se situe dans ce sillage à la Kerouac, une filiation qui ne tolère ni Dieu ni maître hormis le bonheur de l’indépendance.
Et plus si affinités