Comment évoluent les villes à l’échelle mondiale dans un XXIeme siècle tout neuf où plus de la moitié de la population planétaire est citadine ? Voici la question source de la nouvelle exposition proposée par la Cité des Sciences et de l’Industrie. A l’heure des grandes problématiques que constituent la lutte contre la pollution, la question de l’eau et de l’énergie, la recherche d’un habitat confortable, la difficulté du vivre ensemble, la volonté de sécurité, Mutations urbaines arrive à point nommé pour faire le bilan et récapituler les voies possibles à l’avenir.
Le visiteur y découvre trois secteurs répartis sur 1000m2 : Villes sous tensions, terre urbaine, Devenirs urbains orchestrés comme les quartiers d’une métropole. Les maquettes, projections, expérimentations y pullulent qui donnent à voir, sentir et vivre les questions de l’engorgement du trafic, la gestion des datas, les transformations des transports en commun … dans un monde qui va toujours plus vite, où l’énergie électrique est au cœur de toute infrastructure, nous voyons le sommet de la modernité côtoyer les bidonvilles et la misère.
Ludique, sensoriel, le parcours est très pertinent dans sa logique, sa conception. Les informations y sont transmises de manière claire, en parlant au vécu, au quotidien de chacun selon ses origines, son âge, ses connaissances. Questions/réponses, devinettes, simulations, effets 3D, chaque stand fait appel à une technologie particulière tout en générant l’interaction dans le public. On appréciera les maquettes illustrant l’exploitation des sous sols, celle où l’on repère les fermes de datas à la chaleur qu’elles émettent, l’échelle à salades, les arbres à LED …
Les innovations sont nombreuses, pleines de perspectives, … mais elles ne peuvent prendre corps qu’à partir d’une connaissance précise des réalités urbaines au travers des continents : c’est l’objectif de la projection immersive Terre urbaine réalisée par le documentariste/vidéaste Pascal Goblot qui fait le points sur l’état des villes de pays à pays, confrontant les statistiques au travers de data-visualisations marquantes. On y comprend que la richesse d’une ville est une notion aléatoire qui balance tristement entre revenu moyen des habitants et accès aux soins, que des villes pleines d’espaces verts sont néanmoins ultra polluées par une circulation anarchique, que l’accès à la culture et au numérique est totalement inégalitaire …
En conclusion, vivre en milieu urbain suppose désormais une sévère remise en cause des acquis, une volonté d’inventer, de repenser ce quotidien à la lumière d’enjeux incontournables. Aussi Mutations urbaines parlera à toutes les générations, et les enfants n’y seront pas en reste. Ils pourraient bien y trouver plusieurs pistes pour édifier leur lendemain , de manière aussi efficace sinon plus qu’en écoutant des cours de géographie désincarnés et obsolètes.
Et plus si affinités
A consulter la page dédiée à l’exposition Mutations urbaines par le site de la Cité des Sciences et de l’Industrie :