Oudéis: ça faisait un petit mois environ qu’on ne vous en parlait plus et pour cause. Ce qui était à l’origine simple curiosité a généré une action plus complexe de mise en regard, The ARTchemists devenant le miroir de leurs travaux de recherche et un laboratoire où définir une autre façon de mettre ces investigations en exergue.
La chose est enfin actée avec pour finalité de mettre en lumière leur démarche artistique, pédagogique et sociétale, une démarche ancrée dans un territoire mais qui en déborde par le biais de la résonance Internet. Et par la même occasion de raconter le quotidien de ces créatifs, leurs objectifs, leurs besoins, les problèmes auxquels ils se heurtent, les solutions choisies si il y en a. Bref on est parti pour quelques mois d’accompagnement.
Nouveau chapitre dans la saga oudeisienne : la participation de l’asso à Nature Sensible, un programme de résidences d’artistes proposé par le réseau RECREA, Réseau d’Education Culturelle Régional de l’Enseignement Agricole. Des artistes dans des lycées agricoles ? Tiens donc ? Et pour quoi faire, tudieu ? Eh bien parce que ces artistes en interagissant avec les élèves tendent à éveiller, développer les consciences, ouvrir à la culture non comme un produit qu’on avale, mais comme un ressenti qui nous fait vibrer : en substance une tête bien faite plutôt que pleine à rabord et régurgitant les données sans les comprendre.
Paula Bonneaud, Selma Lepart, Jean-François Oliver & Christophe Blanc, Valentin Durif et Adesso e sempre : ce sont les heureux élus qui se sont retrouvés invités durant trois à six semaines dans les lycées agricoles de la région Languedoc-Roussillon pour cette l’année 2012-2013. Six artistes intervenant autour des pratiques numériques. Et Oudéis dans tout ça ? Jusqu’à présent nous vous e parlions dans un cadre purement numérique. Ferme à spiruline, bouteilles chantantes, expérimentations de survie … en règle générale, l’asso s’illustre dans une exploration/réflexion sur ce que le virtuel offre comme possibilités à la créativité. Donc normal qu’ils intègrent Nature sensible.
Oui … mais non, ça serait trop facile et ça serait oublier un peu vite que Oudeis se fait fort d’explorer en mode jusqueboutiste. C’est-à-dire de tester aussi les limites numériques, les impasses et la rupture avec retour au concret, au palpable et aux techniques de base. un come back aux fondamentaux qu’ils ont mis en place pour Nature sensible en montant … un atelier de sérigraphie itinérant. Pour prolonger la créativité de leurs camarades artistiques sur le papier. Au travers d’une technologie rudimentaire, qui suppose l’unique, l’imparfait. Un geste manuel, un atelier à installer, un constant bricolage, une réappropriation de l’acte créatif. Une fragilité, un combat avec la matière, l’encre qui tâche, les derniers exemplaires de la série qui sont abîmés.
Rien que ça. Pour garder trace du travail accompli par le prisme d’affiches sérigraphiées, d’interprétations graphiques assorties de rédactionnel qui reconstituent je cite «le parcours de cette édition 2013 de Nature Sensible, à travers le regard synthétique de l’artiste(…)C’est aussi par cette démarche que l’on en vient à démystifier la technologie. Car la sérigraphie fait l’exacte jonction entre une technologie complexe et une autre, lowtech, facilement transposable dans les foyers et investissant l’ingéniosité de chacun» dixit Gaspard, qui a pris en main cet atelier itinérant, et les problèmes qui vont avec, notamment l’adaptation aux réalités et manques des lieux où il se parachutait.
Le résultat ? En voici un aperçu avec le travail de Selma Lepart, sa présentation, la vidéo montrant l’expériementation, et la traduction en sérigraphie. (Et surtout ne vous arrêtez pas à ce seul cas, les cinq autres sont tout aussi intéressants, allez les découvrir sur le site dédié à Nature Sensible )
Présentation
Dans le cadre d’une résidence au lycée Frédéric Bazille à Montpellier, de janvier à mars 2013, l’artiste Selma Lepart finalise l’installation : « Mercure Noir ». Plusieurs prototypes et développements ont précédemment été engagés, notamment avec le LIRMM (Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier), le LUPM (Labortoire Univers et Particules de Montpellier) et l’ICG (Institut Charles Gerhardt). Mercure Noir requiert un ensemble de techniques, qu’elles soient électroniques, mécaniques ou chimiques.
À la croisée de l’art, de l’interactivité et du design, cette œuvre est fascinante, par ce qu’elle révèle ou cache au spectateur. Miroir fluide, géométrie parfaite, mouvement en circulation, c’est un objet hybride qui plonge le public dans une contemplation active. Il implique son corps non pas dans un simple jeu de reflets mais aussi de transposition face à un phénomène pouvant presque paraître surnaturel, à savoir la mise en forme et représentation directe d’un flux magnétique, phénomène impalpable et pourtant si récurrent dans nos quotidiens…
Selma Lepart, interview from Oudeis on Vimeo.
Et plus si affinités
http://www.strikingly.com/ns12-13#1
Article sponsorisé